Chaque patient a droit à un dossier patient soigneusement mis à jour et conservé en lieu sûr par un prestataire de soins. La loi relative aux Droits du patient ne définit pas précisément ce qu’est un dossier patient ni les données qui doivent s’y trouver. Le contenu peut donc différer d’un prestataire à l’autre, et d’un patient à l’autre. Mais chaque dossier contient au minimum les infos médicales vous concernant et permettant de suivre au mieux votre état de santé.
Chaque prestataire de soins (médecin généraliste, dentiste, spécialiste, pharmacien, kinésithérapeute ou infirmier) doit tenir un dossier par patient. Un patient peut donc disposer de différents dossiers (un par prestataire). Exemples de dossiers patients : le dossier médical global auprès de votre médecin généraliste, le dossier médical lié à une hospitalisation, le dossier infirmier hospitalier, le dossier infirmier d’un infirmier à domicile indépendant, le dossier pharmaceutique... Ces dossiers peuvent exister en version papier ou électronique.
Ils constituent la base de la communication entre prestataires. Ceux-ci peuvent ainsi partager les infos vous concernant. Si la sauvegarde et l’échange des informations est capital, la centralisation des infos dans un dossier patient unique ou de référence simplifierait encore plus l’échange d’infos entre prestataires. C’est pourquoi on se dirige doucement vers cette alternative.
Avantages pour les prestataires de soins
Avantages pour le patient
Autre avantage
Le dossier patient n’est pas un Dossier médical global (DMG). Par contre, votre DMG est un dossier patient. Votre médecin généraliste conserve dans le DMG toutes vos données de santé ainsi que les données qu’il reçoit de vos autres prestataires de soins. Vous ne pouvez avoir qu’un seul DMG, auprès de votre médecin généraliste attitré.
Le DMG permet d’optimaliser la qualité des soins, de centraliser vos données de santé et d’éviter de répéter inutilement certains actes. Son coût est intégralement remboursé par votre mutualité.
Dans le cas d’un Dossier patient électronique (DPE), vos données médicales sont conservées par votre prestataire de soins sur une plate-forme en ligne. Avantages non négligeables du dossier électronique : les données pourront être gérées de façon centralisée, il est plus clair et plus écologique qu’un dossier papier... Les informations peuvent également être partagées plus rapidement entre vos prestataires de soins.
Pourquoi est-il important que mes prestataires de soins puissent échanger mes données de santé ?
Le partage électronique de vos données permet à vos prestataires de soins de savoir pour quelles maladies vous êtes traité, quels examens vous avez déjà subis, quels médicaments vous prenez et quels vaccins vous avez reçus. Ce qui permet d’éviter de répéter un examen déjà réalisé et de réduire la surcharge administrative. Un Dossier patient électronique peut également s’avérer utile en cas de contact avec le médecin généraliste de garde ou d’admission au service des urgences où les médecins ne disposent généralement pas de données médicales vous concernant.
Tout prestataire de soins peut-il accéder électroniquement à mes données de santé ?
Seuls les prestataires de soins qui vous soignent ont accès à vos données, à condition que vous ayez marqué votre consentement. Le médecin du travail, le médecin-conseil ou le médecin attaché à votre compagnie d’assurance n’ont par conséquent pas accès à vos données.
Comment se passe l’échange électronique de mes données de santé entre prestataires de soins ?
La plate-forme e-Health a été créée en 2008 pour permettre l’échange électronique entre prestataires de soins. Chaque prestataire ou établissement de soins conserve ses propres données de santé concernant le patient. Le portail e-Health offre un accès sécurisé. Les données échangées sont cryptées entre l’expéditeur et le destinataire afin que personne d’autre, pas même la plate-forme e-Health, ne puisse les lire. La plate-forme e-Health vérifie en outre toujours minutieusement si le prestataire de soins qui demande l’accès au dossier remplit les conditions pour y accéder.
Chaque patient a droit à un dossier patient. Tous les prestataires de soins (médecin généraliste, dentiste, pharmacien, sage-femme, kinésithérapeute...) doivent de ce fait tenir un dossier par patient.
Les prestataires de soins qui ne relèvent pas de la loi relative aux Droits du patient doivent eux aussi tenir un dossier sur base du principe de précaution général. La non-tenue d’un dossier patient peut être qualifiée de négligence.
En cas de doute, n’hésitez pas à demander à votre prestataire de soins s’il tient bien un dossier.
Exception : Votre prestataire peut vous refuser l’accès à votre dossier s’il estime que certaines informations peuvent porter atteinte à votre santé. Il doit pour cela d’abord consulter un autre prestataire de soins, informer votre personne de confiance et motiver sa décision dans votre dossier. Vous ne pouvez consulter les notes personnelles de votre prestataire de soins que via l’intervention d’un prestataire de soins que vous aurez préalablement désigné. Vous ne pouvez jamais consulter des données relatives à des tiers.
Vous pouvez ajouter des documents à votre dossier patient, comme une déclaration de don d’organes, des résultats d’examens pratiqués par d’autres prestataires de soins, une déclaration marquant votre refus de subir un traitement donné...
Vous pouvez demander à ce que les informations que vous jugez importantes pour votre traitement soient ajoutées à votre dossier. Les données personnelles erronées peuvent être corrigées, mais il est déconseillé de supprimer des données de votre dossier. Plus votre dossier est complet, mieux les prestataires pourront vous soigner.
Si votre prestataire de soins ne vous fournit pas d’explication, ignore votre demande ou vous donne une réponse qui vous semble incorrecte, le médiateur compétent pourra intervenir. Votre mutualité pourra également vous aider.
En tant que conjoint, partenaire, enfant, frère, sœur, petit-enfant, grand-parent, vous pouvez demander à consulter le dossier du défunt via le prestataire de soins de votre choix. La personne décédée ne peut dès lors pas expressément s’opposer à la consultation de son dossier par ses proches après son décès. La demande de consultation du dossier doit être suffisamment motivée et spécifiée pour être acceptée. Par exemple :
Sur base de votre motivation, vous pourrez consulter les éléments du dossier permettant de répondre à votre question. La consultation du dossier d’un défunt est accordée lorsqu’elle est suffisamment justifiée. En revanche, vous ne pourrez jamais obtenir de copie de ce dossier.
Il n’existe pas de délai de conservation uniforme. Ce délai varie par type de prestataire. L’hôpital doit par exemple conserver votre dossier patient pendant au moins 30 ans, le pharmacien conserve votre dossier pharmaceutique pendant au moins 10 ans, votre médecin doit conserver votre dossier jusqu’à 30 ans après l’interruption de la relation de soins...
Aucune sanction spécifique n’est prévue si votre dossier s’avère incomplet ou s’il a disparu. Vous pouvez cependant recourir aux règles générales de responsabilité. Ce qui signifie que, si vous affirmez que votre dossier est incomplet, vous devez pouvoir le prouver et justifier les éventuels dommages encourus. Vous pouvez vous tourner vers un tribunal pour obtenir une indemnisation, mais la charge de la preuve vous incombe.
Vous pouvez aussi déposer une plainte disciplinaire auprès de l’ordre des médecins pour la non-tenue ou la gestion non rigoureuse de votre dossier patient. Cette procédure se déroule toutefois à huis clos et le plaignant ne reçoit aucune information sur les suites données à sa plainte.
Certains patients ont un pharmacien attitré. Mais il arrive qu'ils doivent acheter leurs médicaments dans une autre pharmacie (ex. pharmacie de garde).
Le Dossier pharmaceutique partagé (DPP) permet à chaque pharmacien auquel vous vous adressez de consulter une partie des données médicamenteuses enregistrées dans votre dossier pharmaceutique. Le pharmacien peut alors vous accompagner et vous conseiller au mieux. Le DPP renferme les principales informations sur les médicaments ou autres produits de santé délivrés. Toutes ces données sont conservées en toute sécurité dans une banque de données centrale du DPP, uniquement accessible aux pharmaciens. Votre DPP ne peut être consulté que si vous y avez consenti au préalable. Vous devez donc être clairement informé à l’avance et donner votre consentement avant qu’un pharmacien ne puisse consulter votre DPP. Les pharmaciens ne sont en outre pas tenus de partager leurs dossiers.
Chaque pharmacien auprès duquel vous retirez un médicament prescrit enregistre ces données dans son ordinateur. Il peut enregistrer d’autres données comme la délivrance de médicaments sans prescription ou d’autres produits de santé (ex. compléments alimentaires), les maladies chroniques et les éventuelles allergies ou intolérances (ex. au lactose) qui peuvent influencer la prise de médicaments.
En enregistrant ces données dans votre dossier pharmaceutique, votre pharmacien pourra mieux vous conseiller et éviter d’éventuels problèmes comme la double utilisation de médicaments, le sur- ou sous-dosage... Si nécessaire, il peut prendre contact avec votre médecin généraliste.
Si vous ne souhaitez pas que votre pharmacien enregistre ces données complémentaires, vous pouvez le lui dire.