Tout le monde a une bouche et des dents, ce n’est pas une nouveauté. Mais à quel rythme les dents poussent-elles ? Qu’est-ce vraiment qu’une carie ? une dévitalisation ?
La dent est un organe dur, composé d’une couronne (ce qui est visible), d’une ou plusieurs racines implantées dans l’os des mâchoires, et du ligament qui relie la racine à l’os.
Toutes les dents sont-elles les mêmes ? Non, il y a trois sortes de dents, qui ont chacune un rôle à jouer.
Chez l’enfant ou chez l’adulte, les dents se ressemblent mais bien sûr leur taille est différente.
Chez l’enfant, entre l’âge de 6 mois et l’âge de trois ans, les dents de lait apparaissent. Elles sont au nombre de 20 : 8 incisives, 4 canines, 8 molaires.
L’émail est moins épais (donc moins résistant) sur les dents de lait (les dents temporaires) que sur les dents définitives.
Vers l’âge de 6 ans, les dents définitives remplacent petit à petit les dents de lait.
Les dents définitives sont au nombre de 28 (ou 32 si on compte les dents de sagesse). Les 12 dents qui se sont rajoutées sont des molaires.
Chaque catégorie de dents apparaît à un âge théorique. Mais chacun a son rythme et ses particularités. Le plus souvent, les dents arrivent deux par deux (gauche et droite).
Consultez votre dentiste lorsque votre enfant a deux ou trois ans, afin de vérifier que le processus d’éruption des dents se déroule bien.
Vers l’âge de 6 mois | Les premières dents qui apparaissent sont en général les deux incisives centrales inférieures |
Entre 6 mois et 3 ans | Toutes les autres dents de lait font progressivement leur apparition, généralement dans l’ordre suivant : les incisives centrales, les incisives latérales, les premières molaires, les canines, les deuxièmes molaires. |
Vers 2 ans et demi - 3 ans | Les 20 dents de lait sont sorties |
Vers 6 ans | On note la poussée de la première dent définitive, à l’arrière des dents de lait. Sa poussée n’étant pas précédée par la chute d’une dent de lait, elle passe souvent inaperçue. |
Entre 6 et 12 ans | Les dents définitives remplacent les dents de lait |
Vers 12 ans | Les deuxièmes molaires |
Vers 18 ans | Les dents de sagesse |
Les dents définitives sont au nombre de 32, en comptant les 4 dents de sagesse. Celles-ci apparaissent généralement après 17 ans, ou même plus tard !
Toutefois, chez certaines personnes, les dents de sagesse ou une partie d’entre elles sont absentes. Chez d’autres personnes, elles sont bien présentes mais elles ne sortent pas et restent sous la gencive.
Il y a parfois un risque, dans ce cas, de développer un abcès (une infection purulente) pouvant être très douloureux. Il arrive aussi que la dent de sagesse provoque des problèmes à sa dent voisine.
Consultez votre dentiste au moins une fois par an : il surveillera le développement des dents de sagesse incluses dans la gencive, notamment grâce à la radiographie.
La carie est une maladie infectieuse fréquente mais facilement évitable, qui s'attaque aux dents et les détruit.
Les bactéries contenues dans la bouche (venant de l’alimentation) produisent des acides capables d’attaquer (décalcifier ou déminéraliser) nos dents. De son côté, la salive permet de réduire ce taux d’acidité et de créer des moments « neutres », des répits au cours desquels les dents se reminéralisent.
Quand cet équilibre est rompu de manière trop fréquente par le grignotage en-dehors des repas, le risque de carie augmente à long terme.
Le sucre, véritable ennemi des dents, est un aliment qui fournit tout particulièrement aux bactéries ce dont elles ont besoin pour se développer et sécréter des acides. Il contribue à la formation de la plaque dentaire, c'est-à-dire ce film transparent où s’agglomèrent bactéries, débris d’aliments, acides et salive. Les bactéries se multiplient très rapidement. Si on n’élimine pas journellement la couche qui se forme, la plaque dentaire qui recouvre les dents attaque l’émail via les acides qu’elle produit. Petit à petit, un trou se forme dans l’émail, puis de plus en plus profondément.
Deux moyens complémentaires pour éviter l’apparition d’une carie : éviter la multiplicité de prise de sucre dans l’alimentation (pensez aux sucres cachés) et réaliser un brossage efficace deux fois par jour pour éliminer la plaque dentaire.
Si la carie est là, une seule solution : le dentiste devra la soigner afin d’éviter qu’elle ne se propage plus loin et que l’infection ne gagne les autres dents ; pour cela, il nettoie l’endroit de la carie avec la fraise, et applique une sorte de pâte (un amalgame dentaire) pour reboucher le trou.
Lorsqu’une carie est trop profonde, et que la pulpe est atteinte, le tissu vivant dégénère, s’enflamme, puis s’infecte. Il faut neutraliser la douleur et/ou l’infection : c’est le traitement de dévitalisation de la dent, ou « traitement canalaire ».
Cet acte se fait sous anesthésie locale : le dentiste enlève complètement la pulpe de la dent, désinfecte le canal (ou les canaux) puis les obture avec un matériau inerte afin d’éviter que des bactéries ne s’installent dans cette cavité laissée vide.
Une dent dévitalisée est plus fragile : d’une part parce qu’elle n’est plus « nourrie » par les vaisseaux sanguins et d’autre part parce que si elle a dû être dévitalisée, c’est qu’elle avait une carie de taille importante qui a miné la dent.
Une dent qui a perdu sa vitalité peut devenir grise ou prendre une teinte plus foncée.
La gingivite est le premier stade de la maladie parodontale. C’est une inflammation de la gencive, le plus souvent liée à l’accumulation de la plaque dentaire.
Cela ne fait pas mal au début, on constate des gencives rouges, quelques saignements lorsqu’on se brosse les dents. On peut avoir une mauvaise haleine (on appelle cela l’halitose).
Le traitement contre la gingivite est double :
Si la gingivite n’est pas soignée, elle évoluera en parodontite.
La parodontite est le deuxième stade de la maladie parodontale. L’inflammation continue son chemin, gagne l’os sous la gencive et provoque alors la destruction des tissus de soutien de la dent. Le risque est alors de perdre la dent.
Les signes d’alerte de la parodontite sont : des saignements de la gencive, un déchaussement des dents, une dent qui bouge, l’apparition de trous noirs entre les dents par retrait de la gencive, de l’hypersensibilité au niveau des collets (la partie visible entre la couronne et la racine au ras de la gencive).
Les autres facteurs de risque de parodontite, en plus de la gingivite, sont le tabagisme, le diabète, les antécédents familiaux, le stress et la grossesse.
Le diagnostic par soi-même est souvent beaucoup trop tardif : lorsque vous remarquez qu’une dent bouge, il est souvent déjà trop tard. Vous pouvez demander à votre dentiste de pratiquer un examen de dépistage très simple qu’on appelle le DPSI. Il vous communiquera le résultat sous forme d’une chiffre : 0, 1, 2, 3-, 3+, 4 et vous remettra un feuillet informatif donnant la signification.
Le traitement de la parodontite consiste en une hygiène dentaire rigoureuse, un détartrage et un traitement de surface de la racine sous la gencive (le surfaçage).
Le dentiste généraliste peut vous adresser à un dentiste spécialiste en parodontologie pour ce type de traitement.
Durant la mastication ou la déglutition, les dents se touchent naturellement. Certaines personnes souffrent de bruxisme : c’est le fait de grincer ou de serrer les dents en dehors de ces périodes de mastication ou de déglutition.
Si serrer les dents peut se passer en journée ou la nuit, le grincement se passe le plus souvent durant le sommeil.
Les conséquences du bruxisme sont nombreuses :
Toutes les causes ne sont pas connues, mais le stress et l’anxiété ont un lien avec son apparition.
Pour établir un diagnostic, il faut parfois faire un test en laboratoire du sommeil.
Le bruxisme ne disparaît pas aisément, mais on peut le gérer notamment par des techniques de relaxation et de gestion du stress, et par le port d’un petit appareil pour prévenir les dommages dentaires. Conçu sur mesure à partir d’empreintes des dents, c’est une gouttière en acrylique qui recouvre la surface de mastication des dents. Elle se porte le jour ou la nuit et empêche les dents du haut d’entrer en contact celles du bas.
De nombreuses personnes sont concernées par l’hypersensibilité dentaire, plus communément appelée « dents sensibles ». Elle se caractérise par des douleurs dentaires qui surviennent suite à différents stimuli, par exemple lorsqu’on consomme un aliment ou une boisson trop chaud(e) ou trop froid(e), lorsqu’on se rince la bouche, ou encore lors du brossage des dents.
La douleur provoquée est proche de celle causée par une carie. L’hypersensibilité s’étend toujours sur plusieurs dents, voire à l’ensemble de la denture.
Le phénomène d’hypersensibilité dentaire est provoqué par une usure de l’émail et une rétraction de la gencive.
Par l’érosion de l’émail, la dentine se retrouve exposée. Celle-ci étant une structure légèrement poreuse, les terminaisons nerveuses de la pulpe sont directement stimulées, ce qui entraîne de la douleur : l’hypersensibilité dentaire.
En cas d’hypersensibilité dentaire, votre dentiste est le mieux placé pour vous conseiller ! Lors de votre rendez-vous annuel, il vous informera sur la bonne méthode de brossage des dents et sur le dentifrice le plus adapté à vos besoins. N’hésitez pas à lui poser toutes vos questions. Votre dentiste vous précisera aussi quand il faut faire un détartrage.
Votre mutualité remboursera ce détartrage si toutefois vous avez vu votre dentiste au cours de l’année civile précédente. Si vous n’avez pas vu votre dentiste durant cette période, l’intervention de la mutualité sera moindre. Pensez-y à temps !