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Réaction de la Mutualité chrétienne concernant l'accord budgétaire : la stigmatisation ne contribue pas à une meilleure santé

Le fait que le gouvernement fédéral veuille se concentrer fortement sur la réinsertion des malades de longue durée, basée sur la responsabilité partagée de tous les partenaires impliqués, est une évolution positive. Mais pourquoi faut-il que ce soit le doigt levé avec une menace immédiate de sanctions pour ceux qui font des efforts jugés insuffisants ?

Près d'un demi-million de personnes sont à la maison depuis plus d'un an pour cause de maladie ou d'accident. C'est désormais plus d'un salarié sur dix. « Il ne fait aucun doute qu'il s'agit de l'un des défis majeurs de notre sécurité sociale », déclare Elisabeth Degryse, Vice-Présidente de la Mutualité chrétienne. « Nous sommes donc ravis que le gouvernement fasse des efforts pour orienter davantage de personnes vers le travail. »

Il avait déjà été annoncé plus tôt que les organismes assureurs engageraient des coordinateurs « Retour au travail ». Des mesures supplémentaires sont maintenant annoncées pour responsabiliser tous les partenaires impliqués. Ainsi, les médecins généralistes pourront faire savoir ce que quelqu'un peut encore faire. Les entreprises comptabilisant de nombreux collaborateurs malades de longue durée devront faire des efforts supplémentaires. Si cela ne donne pas des résultats suffisants, ils devront contribuer à un fond axé sur la prévention. Il y aura des protocoles de coopération avec les autorités régionales pour les services régionaux de l'emploi. Et les organismes assureurs seront aussi plongés dans le bain.

« C'est une bonne chose que chaque partie prenante soit sensibilisé sur sa responsabilité, poursuit Elisabeth Degryse. Il est dommage, cependant, que des sanctions doivent être imposées pour les malades de longue durée. Ils risquent de perdre 2,5 % de leurs prestations s'ils refusent de remplir le questionnaire obligatoire sur la possibilité de retourner au travail ou s'ils ne rencontrent pas à plusieurs reprises le coordonnateur « Retour au travail ». Cela crée une atmosphère de méfiance à l'égard des processus de réintégration qui n'est pas nécessaire. La stigmatisation ne contribue pas à une meilleure santé. »

Selon la MC, il serait beaucoup plus efficace de se concentrer sur le bien-être au travail, et sur un travail réalisable et vivable qui devrait empêcher les gens de tomber malades. « La plupart des malades de longue durée ne souhaiteraient rien de plus que de retourner au travail. Menacer de sanctions n'est donc pas nécessaire. Nous espérons donc une évaluation approfondie de cette mesure. »

De même, la suppression du certificat d’une journée pour maladie repose sur la confiance dans les salariés. « Nous pensons que les salariés sont les mieux placés pour juger de leur capacité à travailler. De plus, en déchargeant les médecins généralistes de certificats pour des petites choses, cela libère plus de temps pour d'autres patients. Pour nous, cela aurait pu être encore plus progressif, mais c'est un premier pas important. »

Enfin, jusqu'à présent, c’est passé inaperçu dans le flot de mesures, mais la MC est particulièrement mécontente des nouvelles économies réalisées sur les frais d’adminsitration des organismes assureurs. Chaque année, toutes les mutualités réunies devront verser 13 millions d'euros supplémentaires. « Vous ne pouvez pas, d'une part, confier des missions supplémentaires aux mutualités et menacer de sanctions si ces missions ne sont pas exécutées correctement, et d'autre part, vous ne pouvez exiger que ces missions supplémentaires soient réalisées avec moins de ressources. Ces dernières années, les organismes assureurs ont déjà dû économiser des dizaines de millions d'euros sur leurs frais de gestion. Vous ne pouvez pas continuer à élaguer ces ressources sans que cela ait des conséquences sur nos services. »

Pour plus d’informations : Manuel Di Pietrantonio, collaborateur presse MC, 04 71 55 55 94 – [email protected]