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Les médicaments biologiques pourraient être moins chers

Les variantes génériques de médicaments biologiques sont sous-prescrits dans notre pays. Cela rend la commercialisation des médicaments dits biosimilaires en Belgique moins intéressante pour les sociétés pharmaceutiques. « En conséquence, cela signifie un coût supplémentaire important pour notre assurance soins de santé et invalidité. En effet, dès qu'une variante générique est disponible, le prix de revient du médicament d'origine baisse également de manière significative », déclare Elisabeth Degryse, Vice-Présidente de la Mutualité chrétienne.

Les médicaments biologiques sont produits par une source biologique ou en sont extraits. Cette source peut être une bactérie ou une moisissure, mais également une cellule animale ou humaine. Ceux-ci comprennent des médicaments avec un effet immunosuppresseur et qui inhibent l'inflammation dans la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Bechterew, la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse ou le psoriasis. Les médicaments biologiques sont également de plus en plus utilisés pour traiter le cancer. L'insuline glargine est utilisée dans le traitement du diabète.

Des variantes génériques peuvent arriver sur le marché des médicaments biologiques après l'expiration du monopole. Compte tenu de leur origine biologique, ils ne sont pas identiques à 100% au médicament d'origine, dans ce cas on parle de biosimilaires. Cependant, les biosimilaires sont aussi efficaces et sûrs que les médicaments biologiques originaux. De plus, l'arrivée d'un biosimilaire engendre des prix moins élevés aussi bien pour le médicament biologique que pour la nouvelle variante générique. La baisse des prix peut atteindre jusqu'à 40%. Comme ce sont souvent des médicaments coûteux, il s’agit de sérieuses économies.

Néanmoins, les médicaments biosimilaires sont encore sous-prescrits dans notre pays. La MC a mené des recherches sur les médicaments biologiques les plus couramment utilisés, dont au moins un biosimilaire est sur le marché en Belgique. Parmi tous les membres de la MC qui ont eu au moins un remboursement pour l'un de ces médicaments en 2019, seul 9% ont reçu une variante générique. En l’occurrence, notre pays obtient des résultats nettement moins bons que la plupart des grands pays européens tels que la Grande-Bretagne, la France ou l'Allemagne.

Dans les hôpitaux, les médicaments biosimilaires ne sont souvent pas encore bien établis. Sur les 112 hôpitaux prescrivant l'un des produits biologiques étudiés en 2019, 24 n'ont jamais opté pour un biosimilaire. Et la moitié des hôpitaux n’ont prescrit aucune variante générique pour au moins 10% des membres MC. D'autre part, certains hôpitaux prescrivent toujours un biosimilaire dans certaines indications. Tout aussi frappant, il y a parfois de grandes différences dans les indications pour lesquels un médicament est utilisé. Par exemple, la variante générique est souvent prescrite pour l'adalimumab pour le traitement des rhumatismes, en revanche, pour la maladie de Crohn, les médecins se tournent généralement vers le médicament d'origine.

Un point positif, les nouveaux utilisateurs de médicaments biologiques - qui ont pris un tel médicament pour la première fois en 2019 – se sont vus un peu plus souvent (15%) prescrire la variante générique. « Comme ils sont encore trop rarement utilisés, il n'est souvent pas intéressant pour un producteur de biosimilaires d'entrer sur le marché belge, explique Elisabeth Degryse. Cela maintient le prix artificiellement élevé de l'original. De plus, on constate que le secteur pharmaceutique repousse les limites pour ralentir l'utilisation des variantes génériques. Par exemple, de nouvelles formes « originales » apparaissent parfois sur le marché qui n’offrent qu’un avantage limité, mais entre-temps entravent l’utilisation du biosimilaire.

Cela coûte beaucoup d'argent à l'assurance soins de santé et invalidité. Car si davantage de biosimilaires arrivaient sur le marché, le prix de revient des médicaments biologiques chuterait considérablement. « Avec l'argent que nous économiserions ainsi, nous pourrions rembourser d'autres médicaments, poursuit Elisabeth Degryse. Nous plaidons donc pour des quotas pour les médecins qui prescrivent des médicaments biologiques. Le gouvernement doit adopter des dispositions légales pour encourager la prescription de biosimilaires. Et les hôpitaux devraient être plus enclins à opter pour la variante générique dans leurs offres. Avec des campagnes ciblées, nous devons convaincre à la fois les médecins et les patients que les biosimilaires ne sont pas des versions inférieures. Leur efficacité est tout aussi bonne. »

Pour plus d'informations

Manuel Di Pietrantonio, collaborateur presse MC, 04 71 55 55 94 – [email protected]