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Le Covid a fait baisser la consommation d’antibiotiques, mais les chiffres restent élevés

Durant le premier lockdown, au deuxième trimestre de 2020, l’utilisation d’antibiotiques a baissé de quarante-sept pour cent en comparaison avec le premier trimestre de la même année. C’est ce qui ressort d’une étude menée par la Mutualité chrétienne. « La pandémie a fait comprendre que les antibiotiques n’étaient pas d’une grande aide contre des virus comme le corona », indique Elisabeth Degryse, vice-présidente de la MC. « On constate toutefois que le recours aux antibiotiques reste sur une pente ascendante. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. » Par ailleurs, la prescription de certains antibiotiques par les dentistes soulève des questions.

Des personnes de tous âges rient

Chaque année, 33.000 personnes décèdent en Europe d’une infection bactérienne non traitable. Suite à notre consommation excessive d’antibiotiques, les bactéries s’habituent à ceux-ci et parfois même deviennent immunisées contre leurs effets. Le recours aux antibiotiques doit donc être réduit.

Durant les différentes vagues de la pandémie Covid, on a prescrit de moins en moins d’antibiotiques en comparaison avec les mêmes périodes les années précédentes. La distanciation sociale a joué un rôle important dans la limitation de la diffusion du virus corona mais également des autres maladies. Un autre effet de la pandémie a été la chute brutale des recours à des soins de santé, beaucoup de visites chez les médecins ont été reportées. Une fois que les règles ont été assouplies et que les contacts sociaux ont été autorisés, la consommation d’antibiotiques a connu une reprise.

Au-delà des chiffres de consommation, la crise corona a également modifié la perception générale quant aux antibiotiques. « Le Covid est un virus et les virus sont immunisés contre les antibiotiques », explique Elisabeth Degryse. « La plupart des personnes infectées par le Covid ont simplement dû prendre quelques précautions. Les antibiotiques n'ayant aucun effet sur leur processus de guérison, ils n'étaient pas non plus prescrits, à moins qu'un patient ne soit admis à l'hôpital pour des complications supplémentaires. »

Par le passé, des mesures ont été prises pour limiter la prescription excessive d’antibiotiques. La ministre de la Santé Maggie De Block avait, durant sa législature, décidé de modifier la procédure de remboursement de ces médicaments. En conséquence, les coûts supportés par l’assurance maladie ont été réduits, mais la part supportée par le patient a augmenté. La mesure n’a pas eu les effets escomptés, les patients semblant accepter de supporter une part plus grande des coûts.

« Nous avons appris que la consommation d’antibiotiques ne baisse pas seulement en modifiant le remboursement », indique Elisabeth Degryse. « Nous avons la conviction qu’il faut passer par la sensibilisation des patients et des prescripteurs sur les effets de cette consommation excessive sur le long terme. Il faut y mettre un terme. »

Aider les dentistes à maîtriser leur prescription d’antibiotiques

En analysant les données de ses membres, la MC constate qu’il existe des possibilités d’amélioration du côté des dentistes. En 2020, le KCE (Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé) a dressé une liste des antibiotiques ayant un effet dans les soins dentaires. « Notre étude montre que deux des dix antibiotiques les plus fréquemment prescrits par les dentistes ne sont pas adaptés à une utilisation en soins dentaires », explique Denis Delvenne, expert dentiste à la MC.

Il s’agit de la spiramycine et de la doxycycline, deux antibiotiques qui, durant les années 80, étaient conseillés aux étudiants en cas d’allergie à la pénicilline. On sait depuis qu’il existe de meilleures alternatives sur le marché. Par ailleurs, les dentistes – comme les autres médecins – prescrivent encore trop souvent des antibiotiques à spectre large. Il s’agit d’antibiotiques qui ne doivent être prescrits que si une bactérie a déjà montré des signes de résistance. « Une formation régulière des médecins et dentistes sur l’emploi des antibiotiques est essentielle », indique Elisabeth Degryse. « Les médicaments ne cessent d’évoluer, les règles de leur utilisation doivent faire de même ».

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Manuel Di Pietrantonio, collaborateur relations presse MC 0471 55 55 94