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L’Impact inquiétant de la pandémie sur la santé mentale des enfants et des jeunes

La crise sanitaire a mis beaucoup de pression sur les soins de santé mentale. Les prestataires de soins et les experts ont déjà tiré la sonnette d'alarme pendant les confinements et ont demandé plus de compréhension et de soutien pour les enfants et les jeunes. La Mutualité chrétienne a étudié l’évolution de l'utilisation de soins de santé mentale de ses membres de moins de 18 ans. « Les signaux sont inquiétants », déclare Elisabeth Degryse, Vice-Présidente de la MC. « La pandémie a eu un impact majeur sur le bien-être mental des jeunes. Nous devons tirer des leçons et nous assurer que le soutien mental nécessaire soit disponible pour tout le monde. »

Par exemple, aux deuxième et troisième trimestres 2020, l'étude a constaté une diminution frappante du nombre d'enfants et de jeunes ayant consulté un psychiatre par rapport aux années précédentes. Le confinement et les mesures covid associées ont sans aucun doute joué un rôle à cet égard. Le gouvernement a veillé à ce que le remboursement des téléconsultations soient pris en charge par l'assurance soins de santé et indemnités obligatoire, mais cela n'a pas permis pour autant de combler l'écart important dans la pénurie de soins. Au cours du seul deuxième trimestre de 2020, on estime que 2 800 membres de la MC âgés de moins de 18 ans n'ont pu contacter leur psychiatre en comparaison de la même période en 2019.

La même baisse a été observée dans les chiffres des hospitalisations psychiatriques aux deuxième et quatrième trimestres 2020. À partir du début de 2021, beaucoup plus de jeunes souffrant de problèmes de santé mentale ont été hospitalisés, ce nombre atteignant même des niveaux record sur le nombre de lits occupés par les membres de la MC dans les hôpitaux psychiatriques et les services psychiatriques des hôpitaux généraux. De plus, le nombre de jeunes entrant aux urgences pour des interventions psychiatriques urgentes a également augmenté depuis le début de l'année. « Cela peut indiquer un rattrapage des soins qui a été reporté pendant le confinement et un besoin accru de soins », explique Elisabeth Degryse. « Le besoin de soutien mental pendant cette crise sanitaire est élevé, en particulier chez les enfants et les jeunes. »

Le fait que moins d'enfants et de jeunes se soient vu prescrire des médicaments pour des problèmes psychologiques en 2020 peut à première vue sembler positif, si ce n’est la forte augmentation du volume moyen prescrit. Moins de patients se sont en effet vus prescrire plus de médicaments, que ce soit parce que les médicaments doivent couvrir une période plus longue et/ou parce que la dose prescrite a été augmentée. Cela peut indiquer une aggravation de la situation chez les patients existants auxquels des médicaments ont été prescrits pour des problèmes de santé mentale, ou un tableau clinique plus grave chez les nouveaux patients. Un autre constat alarmant, qui devra faire l’objet d’analyses plus poussées, concerne la prescription des antipsychotiques, traitements médicamenteux lourds dont les effets secondaires peuvent être importants. L’étude révèle une augmentation du volume moyen par patient pour tous les groupes d’âge de 0 à 17 ans. Et c’est pour les enfants de moins de 6 ans et les jeunes de 15 à 17 ans que le saut a été le plus grand en 2020. Sur les dernières trois années le volume moyen a augmenté de presque 50% pour le premier groupe et 30% pour le deuxième.

Enfin, les résultats de l’étude mettent en évidence également que les conséquences de la pandémie semblent plus sévères pour les jeunes issus d'un milieu socio-économique défavorable. En 2020, les enfants et les jeunes ayant droit à une intervention majorée – un indicateur pour les familles à faibles revenus – représentaient 33% des utilisateurs d’antipsychotiques, 29% des patients hospitalisés et 25% des patients à la recherche d’une aide d’urgence, alors que seulement 15% des membres de la MC de moins de 18 ans sont bénéficiaires de l’intervention majorée. Cependant, ils ont moins recours aux soins ambulatoires avec un psychiatre - qui peut faire la différence à un stade précoce - par rapport à leurs pairs d'une meilleure classe socio-économique. « Si les plus précarisés sont ceux qui ont le plus besoin de soins, on constate aussi qu'ils les utilisent moins, précise Elisabeth Degryse. « Les obstacles à l’accès aux soins de santé mentale s’accumulent chez les publics économiquement précaires. »

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Manuel Di Pietrantonio, Collaborateur relations presse MC, 0471 55 55 94