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Menstruations, tour d’horizon des protections

Depuis la nuit des temps les femmes vivent chaque mois le même phénomène que sont les règles ; mais les façons de se protéger et de vivre cette période ont évolué avec le temps. Papyrus, étoffe de lin ou encore jupon absorbant, les protections n’ont pas arrêté d'évoluer jusqu'à aujourd'hui où un rayon entier au supermarché leur est consacré. De quoi nous donner le tournis tant le choix est vaste !

Les protections les plus connues que sont les serviettes, les protège-slips et les tampons se déclinent sous plusieurs formes. Taille, couleur, adaptées à certains sous-vêtements, parfumées, avec ou sans voile, avec probiotiques… la liste est longue !

Pourtant, depuis quelques années les protections hygiéniques sont régulièrement au centre de polémiques : syndrome du choc toxique, problème écologique- notamment liés à l’accumulation des déchets- produits néfastes pour la santé, coût financier important pour les femmes… Entre inquiétudes pour leur santé et réflexions environnementales, les femmes en perdent parfois le nord dans leur culotte !

Protection hygiéniques : je choisis quoi ?

Pour bien choisir, il faut savoir ce qui existe. Voici le panel des solutions possibles actuellement :

La bande ou serviette hygiénique jetable

Destinée à un usage externe, l’utilisation de cette bande absorbante est très répandue tant pour récolter le flux menstruel que pour des usages plus ponctuels comme après une intervention chirurgicale ou un accouchement pour lesquels une protection interne est contre-indiquée.

Disponible dans beaucoup d’endroits (supermarchés, supérette de station-service, pharmacie, distributeur, internet…), elle existe en différentes tailles, formes et avec différentes capacités d’absorption. Elle se jette à la poubelle après usage et doit être changée régulièrement.

Le protège-slip jetable

Il ressemble à la bande hygiénique mais en beaucoup plus fin et plus petit. Il est donc utilisé, selon certaines femmes, en début ou en fin de période de règles quand les pertes de sang sont moins abondantes ou encore en complément d’un tampon ou d’une coupe menstruelle pour parer à d’éventuelles fuites.

Il se change régulièrement et s’élimine dans la poubelle.

Le tampon

Le tampon est une protection dite interne puisqu’il se place dans le vagin pour y absorber le flux de sang. Avec ou sans applicateur, avec ou sans parfum, pour flux intense ou léger… les offres ne manquent pas et ils sont disponibles un peu partout comme les bandes hygiéniques jetables.

Le tampon est souvent considéré comme très pratique pour les femmes qui exercent une activité sportive, qui vont dans l’eau ou qui souhaitent avoir une protection hygiénique discrète. Il est cependant important de changer régulièrement votre tampon : en fonction de l’intensité du flux, il se change toutes les 4 à 8 heures. Il ne faut pas dépasser les 8 heures, sous peine de s’exposer à des risques pour la santé . Lors du changement de tampon, lavez-vous les mains avant et après. Comme il s’agit d’un dispositif absorbant, il peut aussi absorber l’humidité naturellement présente dans le vagin et provoquer un dessèchement et des démangeaisons.

Protections hygiéniques et écologie

Les protections hygiéniques jetables ne sont ni triables, ni recyclables. On estime qu’il faut de nombreuses années pour qu’une protection hygiénique jetée dans la nature disparaisse, 10 ans pour un tampon et 20 pour une serviette. Selon Test Achat, sur la vie féconde d’une femme (soit plus ou moins 38 ans) les serviettes hygiéniques représentent la plus grande partie des déchets avec 100 kg. Suivies des tampons avec applicateurs avec 60 kg et des tampons sans applicateurs avec 30 kg. A titre d’exemple, une coupe menstruelle équivaut à 80 grammes…

L’alternative verte :

  • le tampon bio 100% dégradable, composé le plus souvent de coton bio. On le trouve souvent sur internet, en boutique bio et petit à petit dans les supermarchés.
  • le tampon lavable, composé le plus souvent de coton, il est lavable en machine et donc réutilisable. Il se trouve plus difficilement, le plus souvent sur internet.

La bande hygiénique lavable et le protège-slip lavable

Ils se présentent sous la même forme que leurs homologues jetables à trois différences près :

  • ils sont composés de tissus,
  • ils se fixent au sous-vêtement avec des pressions et non avec une bande collante,
  • ils sont lavables, donc réutilisables.

Bien que plus couteux à l’achat, ce système permet de faire des économies par la suite puisqu’il n’est pas nécessaire de les renouveler tout le temps. Si l’impact écologique des dispositifs lavables n’est pas nul, ils contribuent fortement à la réduction des déchets.

Mais où les trouver ? Dans une boutique zéro déchets, en magasin de vrac, un magasin bio, chez les couturiers/couturières ou encore sur internet.

La coupe menstruelle

Aussi connue sous le nom de cup, elle est une protection hygiénique interne et réutilisable. Elle est fabriquée en silicone, le plus souvent hypoallergénique, sous forme de cloche. Elle se décline en différents formats, du flux léger au flux abondant. Elle récolte le sang qui s’écoule de l’utérus. Il est recommandé de ne pas la porter plus de 8 heures pour éviter les risques pour la santé.

Comme toutes les protections internes, elle demande un peu d’apprentissage pour l’utiliser, surtout s’il est nécessaire de la vider dans des toilettes publiques, sans toujours avoir une source d’eau à proximité immédiate. Il est nécessaire de la laver à l’eau chaque fois que vous la vider. Après la période de règle, la coupe doit être stérilisée.

Disponible en plusieurs couleurs et surtout en plusieurs tailles pour s’adapter au flux ou à votre histoire gynécologique (après une grossesse par exemple), vous la trouverez en magasin, en boutique bio, en pharmacie, sur internet…

La culotte menstruelle

La culotte de règles ressemble à s’y méprendre à une culotte classique. Sauf que la culotte menstruelle comme son nom l’indique est capable de récolter le sang sans y ajouter une protection supplémentaire.

Ça fonctionne comment alors ? Le centre de la culotte (qui se place contre le périnée) est absorbant et imperméable grâce à des couches de tissus spéciaux sans pour autant donner une culotte très épaisse. On se sent au sec, protégée et on peut la porter jusqu’à 12 heures de suite.

Et pour la laver ? Le sang, on le sait, peut tâcher les tissus pour très longtemps. Il est donc nécessaire de rincer la culotte menstruelle à l’eau froide et de l’essorer à la main jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sang. Certaines femmes préfèrent la faire tremper dans l’eau froide pour dégorger le tissu, avant un petit tour en machine comme les autres sous-vêtements.

Il est possible de trouver ces culottes sur internet ou en pharmacie. Il est préférable de se renseigner sur la marque que l’on souhaite acheter avant de passer en caisse car certaines culottes contiennent des particules de métaux qui, au contact des muqueuses, peuvent passer dans notre organisme. Par ailleurs, certaines marques proposent des culottes capables d’absorber davantage que d’autres et des versions maillot de bain pour aller nager.

L’éponge

Il s’agit d’une éponge de mer (elle est donc naturelle) que l’on place à l’intérieur du vagin et tout comme un tampon, elle va absorber le sang mais sans risque de dessécher la muqueuse. Il existe plusieurs tailles pour s’adapter au flux. Elle est déconseillée aux femmes qui portent un stérilet car lors du retrait de l’éponge elle pourrait le déplacer ou le retirer.

L’éponge peut se porter maximum pendant 8 heures, elle est lavable et réutilisable pendant 3 à 6 mois. Il est également possible d’utiliser des huiles essentielles pour un pouvoir assainissant entre les usages et pour la désinfecter avant la première utilisation, il est préférable de demander conseil à votre pharmacien pour cela.

Sa particularité ? A l’inverse des autres protections internes, il est possible de laisser l’éponge en place lors des rapports sexuels.

On la trouve à l’achat sur internet ou en pharmacie.

Le flux instinctif libre

Cette technique se base sur le contrôle du flux menstruel et uniquement sur celui-ci, c’est-à-dire que les tampons, serviettes, cups et autres ne sont pas utilisés. L’idée est de ressentir le moment où le sang s’écoule de l’utérus vers le vagin pour contracter le périnée et éviter que le sang ne sorte. Pour libérer le flux, il faut de se rendre aux toilettes et de relâcher le périnée.

Cette technique demande une bonne connaissance de son corps, de l’écouter pour l’apprivoiser et reconnaître les sensations. Un apprentissage est nécessaire. Pour les femmes qui maitrisent cette technique, il n’existe aucun frein pour la pratiquer puisque l’idée est de mener son quotidien tout à fait normalement : travail, activité sportive, shopping, déplacements… Un point d’attention à garder l’esprit : il est nécessaire d’avoir accès facilement à des toilettes.

Cette méthode présente des avantages évidents : écologiques et économiques puisqu’il n’y a plus d’achat d’autres protections et plus de déchets ! Elle peut également être libératrice pour les femmes qui se sentent alors en pleine « gestion » de leur corps.

Le point négatif relevé par certaines femmes est la difficulté d’apprentissage et le temps nécessaire pour y parvenir.

Protections hygiéniques et santé : quel est le lien ?

Qu’elles soient internes ou externes, les protections hygiéniques ont souvent été décriées par la presse et les consommatrices pour les éléments nocifs qu’elles contiennent et par conséquent pour la santé des utilisatrices. Il y a des améliorations dans la composition de ces protections, mais on y relève encore souvent des traces de pesticides, très probablement issus des épandages sur les champs de coton, et des substances chimiques certainement liées au blanchiment des protections grâce à des agents chlorés. On peut aussi y trouver des hydrocarbures, des alcools, des parfums.. qui peuvent s’avérer irritant pour la muqueuse vaginale.

Ces substances ne semblent être présentes qu’en faibles quantités mais on ne peut exclure un passage à l’intérieur de l’organisme. Dès lors, quand c’est possible, il est préférable d’utiliser des protections bio ou de s’assurer de la démarche des marques et de la composition des protections.

Plus grave et plus récemment mis sur le devant de la scène : le syndrome du choc toxique. Ce syndrome rare mais potentiellement très grave pour la santé des femmes est lié au passage dans le corps d’une bactérie virulente : le staphylocoque doré. Ce syndrome est fortement lié à une utilisation prolongée de protections hygiéniques internes (tampons, coupe menstruelle…).

Les symptômes du syndrome du choc toxique ne sont pas simples à identifier car semblables à d’autres maladies :

  • vomissements,
  • diarrhée,
  • sensation de malaise,
  • forte fièvre,
  • maux de tête,
  • éruption cutanée ressemblant à un coup de soleil.

Si vous pensez un jour être à risque de présenter un choc toxique, votre premier réflexe doit être d’enlever votre protection hygiénique interne et de ne pas en remettre une nouvelle. Rendez-vous ensuite aux urgences pour faire évaluer votre état de santé.

Il est indispensable de changer régulièrement une protection hygiénique (la nuit ne faisant pas exception, optez pour une protection externe) et d’avoir une hygiène des mains rigoureuse. Pour rappel, il est nécessaire de se laver les mains à l’eau et au savon avant et après le changement d’une protection hygiénique.

Et pour choisir alors ?

Le choix de la protection hygiénique idéale est assez simple… c’est celui qui vous convient à vous ! Les besoins, le corps, la force du flux menstruel évoluent au cours d’une vie. Il est donc normal d’avoir envie/besoin de varier les protections hygiéniques ou simplement d’essayer de nouvelles de méthodes par curiosité.

Cependant, quelques questions de réflexion peuvent vous aider à choisir :

  • Est-ce simple pour moi de changer ma protection hygiénique quand je ne suis pas à la maison ?
  • Est-ce que je me sens à l’aise avec mon corps pour placer une protection dans mon vagin ?
  • Est-ce que la vue du sang me dégoûte ?
  • J’ai des allergies, qu’est-ce que je peux ou ne peux pas utiliser ?

Le bon choix, c’est le vôtre !