Les règles : cycles menstruels et protections hygiéniques

Découvrez comment fonctionnent les cycles menstruels et trouvez la protection hygiénique idéale pour vous durant vos règles. Retrouvez également des conseils pour soulager les règles douloureuses.

11 min

18/10/2023

Cycles menstruels

Les règles, ou menstruations, sont un phénomène normal, naturel et universel. A partir d’un certain âge, toutes les femmes sont concernées, jusqu’à la ménopause.

Chaque mois, un ovule (œuf de la femme qui peut être fécondé) quitte l’ovaire (c’est le réservoir à ovules). Cette phase est appelée l’ovulation. Ensuite, l’ovule descend vers l’utérus. Durant ce voyage, s’il y a eu une relation sexuelle, l’ovule peut rencontrer un spermatozoïde (la semence masculine) et être fécondé. La fécondation est la toute première étape de la formation d’un futur bébé.

L’utérus s’est préparé à recevoir l’ovule fécondé. Il est devenu un nid douillet, tapissé d’une muqueuse souple et spongieuse, remplie de sang. Si l’ovule n’est pas fécondé, tous ces préparatifs sont inutiles et tout est évacué en-dehors du corps par le vagin. Ce sont les menstruations ou règles.

On parle de cycles menstruels parce que cela se passe tous les mois. Un cycle dure normalement 28 jours, mais cela peut varier d’une jeune fille ou d’une femme à l’autre. Durant les 2 ou 3 premières années, c’est normal si les cycles ne sont pas réguliers. Au-delà, il vaut mieux consulter son médecin.

Hygiène pendant les règles

Pour une bonne hygiène pendant les règles, il faut : 

  • changer de sous-vêtement chaque jour, et porter des sous-vêtements en coton pouvant être lavés à haute température ; 
  • se laver chaque jour la région de la vulve : inutile de rincer ou de laver le vagin, cela enlèverait sa couche protectrice et pourrait provoquer des infections ; 
  • éviter les savons parfumés et les déodorants qui peuvent entrainer des démangeaisons ; 
  • changer régulièrement de protection hygiénique.

Protections hygiéniques pendant les règles

    Destinée à un usage externe, cette bande absorbante récolte le flux menstruel. Elle peut aussi être utilisée après une intervention chirurgicale ou un accouchement pour lesquels une protection interne est contre-indiquée.  

    Elle existe en différentes tailles, formes et avec différentes capacités d’absorption. Elle se jette à la poubelle après usage et doit être changée régulièrement.

    Il ressemble à la bande hygiénique mais en beaucoup plus fin et plus petit. Il est donc utilisé, selon certaines femmes, en début ou en fin de période de règles quand les pertes de sang sont moins abondantes ou encore en complément d’un tampon ou d’une coupe menstruelle pour parer à d’éventuelles fuites. Il se change régulièrement et s’élimine dans la poubelle.

    Le tampon est une protection dite interne puisqu’il se place dans le vagin pour y absorber le flux de sang. Avec ou sans applicateur, avec ou sans parfum, pour flux intense ou léger… les offres ne manquent pas et ils sont disponibles un peu partout comme les bandes hygiéniques jetables.  

    Le tampon est souvent considéré comme très pratique pour les femmes qui exercent une activité sportive, qui vont dans l’eau ou qui souhaitent avoir une protection hygiénique discrète.  Il est cependant important de changer régulièrement votre tampon : en fonction de l’intensité du flux, il se change toutes les 4 à 8 heures. Il ne faut pas dépasser les 8 heures. Lavez-vous les mains avant et après le changement du tampon. 

    Comme il s’agit d’un dispositif absorbant, il peut aussi absorber l’humidité naturellement présente dans le vagin et provoquer un dessèchement et des démangeaisons.

    Les protections hygiéniques jetables ne peuvent pas être triées, ni recyclées. Des alternatives sont : 

    • le tampon bio 100% dégradable, composé le plus souvent de coton bio ; 
    • le tampon lavable, composé le plus souvent de coton, il est lavable en machine et donc réutilisable ; 
    • la bande hygiénique lavable et le protège-slip lavable. Ils se présentent sous la même forme que leurs homologues jetables mais ils sont composés de tissus, ils se fixent au sous-vêtement avec des pressions et non avec une bande collante, ils sont lavables, donc réutilisables.

    Mais où les trouver ? Dans une boutique zéro déchets, en magasin de vrac, un magasin bio ou encore sur internet.

    Aussi connue sous le nom de cup, elle est une protection hygiénique interne et réutilisable. Elle est fabriquée en silicone, le plus souvent hypoallergénique, sous forme de cloche. Elle existe en différents formats, du flux léger au flux abondant. Elle récolte le sang qui s’écoule de l’utérus. Il est recommandé de ne pas la porter plus de 8 heures pour éviter les risques pour la santé.

    Comme toutes les protections internes, elle demande un peu d’apprentissage pour l’utiliser, surtout s’il faut la vider dans des toilettes publiques, sans toujours avoir une source d’eau à proximité immédiate. Il est nécessaire de la laver à l’eau chaque fois que vous la videz. Après la période de règle, la coupe doit être stérilisée.

    Disponible en plusieurs couleurs et surtout en plusieurs tailles pour s’adapter au flux ou à votre histoire gynécologique (après une grossesse par exemple), vous la trouverez en magasin, en boutique bio, en pharmacie, sur internet.

    La culotte menstruelle récolte le sang sans devoir y ajouter une protection supplémentaire. Le centre de la culotte (qui se place contre le périnée) est absorbant et imperméable grâce à des couches de tissus spéciaux sans pour autant donner une culotte très épaisse. On se sent au sec, protégée et on peut la porter jusqu’à 12 heures de suite.

    Et pour la laver ? Rincez la culotte menstruelle à l’eau froide et essorez-la à la main jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sang. Vous pouvez aussi la faire tremper dans l’eau froide pour dégorger le tissu, avant un petit tour en machine comme les autres sous-vêtements.

    Vous trouverez ces culottes sur internet ou en pharmacie. Renseignez-vous sur la marque car certaines culottes contiennent des particules de métaux qui, au contact des muqueuses, peuvent passer dans l’organisme. Par ailleurs, certaines marques proposent des culottes capables d’absorber davantage que d’autres et des versions maillot de bain pour aller nager.

    Il s’agit d’une éponge de mer (elle est donc naturelle) que l’on place à l’intérieur du vagin et tout comme un tampon, elle va absorber le sang mais sans risque de dessécher la muqueuse. Il existe plusieurs tailles pour s’adapter au flux. Elle est déconseillée aux femmes qui portent un stérilet car lors du retrait de l’éponge elle pourrait le déplacer ou le retirer.

    L’éponge peut se porter maximum pendant 8 heures, elle est lavable et réutilisable pendant 3 à 6 mois. Contrairement aux autres protections internes, il est possible de laisser l’éponge en place lors des rapports sexuels. On la trouve à l’achat sur internet ou en pharmacie.

    Protections hygiéniques et santé

    Qu’elles soient internes ou externes, les protections hygiéniques ont souvent été décriées pour les éléments nocifs qu’elles contiennent : traces de pesticides très probablement issus des épandages sur les champs de coton, substances chimiques liées au blanchiment des protections avec des agents chlorés, hydrocarbures, alcools, parfums…

    Ces substances ne semblent être présentes qu’en faibles quantités mais on ne peut exclure un passage dans l’organisme. Quand c’est possible, il est préférable d’utiliser des protections bio ou de s’assurer de la composition des protections.

    Plus grave est le syndrome du choc toxique. Ce syndrome rare mais qui peut être très grave pour la santé des femmes est lié au passage dans le corps d’une bactérie virulente : le staphylocoque doré. Ce syndrome est fortement lié à une utilisation prolongée de protections hygiéniques internes (tampons, coupe menstruelle…).

    Les symptômes du syndrome du choc toxique ne sont pas simples à identifier car semblables à d’autres maladies : vomissements, diarrhée, sensation de malaise, forte fièvre, maux de tête, éruption cutanée ressemblant à un coup de soleil. Le premier réflexe doit être d’enlever votre protection hygiénique interne et de ne pas en remettre une nouvelle. Rendez-vous ensuite aux urgences pour faire évaluer votre état de santé.

    Il est indispensable de changer régulièrement une protection hygiénique (la nuit ne faisant pas exception, optez pour une protection externe) et de se laver les mains à l’eau et au savon avant et après le changement d’une protection hygiénique.

    Comment choisir la protection hygiénique idéale ?

    Quelques questions de réflexion peuvent vous aider à choisir :

    • Est-ce simple pour moi de changer ma protection hygiénique quand je ne suis pas à la maison ?
    • Est-ce que je me sens à l’aise avec mon corps pour placer une protection dans mon vagin ?
    • Est-ce que la vue du sang me dégoûte ?
    • J’ai des allergies, qu’est-ce que je peux ou ne peux pas utiliser ?

    Règles douloureuses

    Pendant les règles, l’utérus se contracte régulièrement pour permettre l’évacuation de la muqueuse, entraînant des pertes de sang. Ces contractions s’accompagnent parfois de crampes douloureuses. Cette douleur est en général modérée, mais pour certaines femmes elle peut être gênante dans de nombreuses activités quotidiennes.

      La douleur apparaît généralement juste avant les menstruations et se prolonge parfois jusqu’à leur fin. Elle est le plus souvent ressentie dans le bas-ventre, mais peut également irradier dans le dos et les cuisses.
      La douleur peut être accompagnée de maux de tête, fatigue, nausées, vomissements, diarrhée, vertiges. Certaines femmes sont également plus facilement tristes ou irritables pendant leurs règles.

      Il est rarement question d’une cause médicale ou d’une anomalie de l’utérus. On ne sait pas précisément pourquoi la contraction de l’utérus est plus douloureuse chez certaines femmes que chez d’autres. L’hérédité est toutefois un facteur de risque. Parfois les plaintes disparaissent après une grossesse, sans réelle explication à ce jour.

      Un calendrier menstruel peut s’avérer utile pour détecter la cause des douleurs. Notez-y la date de vos règles, leur intensité et les douleurs ressenties, de même que d’éventuels autres symptômes comme les maux de tête.

      Parfois les causes de douleurs menstruelles peuvent être diagnostiquées :

      • un myome (ou fibrome) dans l’utérus, qui s’accompagne souvent de saignements importants ;
      • une inflammation de la muqueuse de l’utérus ou des trompes, généralement accompagnée de fièvre et de sécrétions malodorantes et désagréables ;
      • une endométriose : des parties de muqueuse utérine se développent au mauvais endroit (ex. dans les trompes ou les ovaires), la muqueuse qui s’y développe chaque mois ne peut être évacuée et cause la douleur ;
      • des déformations de cicatrices après une inflammation ou une opération au niveau du ventre : elles peuvent limiter la mobilité de l’utérus et rendre sa contraction plus difficile ;
      • l’utilisation d’un stérilet comme contraceptif : durant les premiers mois d’utilisation du stérilet, les règles peuvent être plus longues et douloureuses avec des pertes de sang irrégulières. Ces plaintes se manifestent plus fréquemment avec les stérilets en cuivre qu’avec les stérilets hormonaux.

      Comment soulager les règles douloureuses ?

      Les symptômes et le vécu individuel diffèrent d’une personne à l’autre. Il n’est donc pas toujours facile de trouver le remède adéquat pour les douleurs menstruelles. Il vous faudra souvent tester plusieurs méthodes pour trouver la plus efficace :

      • certaines femmes se sentent mieux après avoir bougé un peu (marche, vélo, exercice physique) ;
      • d’autres préfèrent se reposer ;
      • la chaleur peut apporter un certain soulagement : un coussin de noyaux de cerises, un bain chaud ou une bouillotte chaude sur le ventre ou contre le dos ;
      • un massage ou quelques exercices de décontraction pour le ventre et le dos permettent généralement de diminuer les douleurs ;
      • certaines femmes ont moins mal après un orgasme ;
      • une alimentation saine est également importante. Mangez du poisson, des légumes, des fruits et des produits à base de céréales complètes et réduisez votre consommation de café, de thé, de sucre, de sel et d’alcool ; arrêtez également de fumer.

      Médicaments

      Si vous ne supportez plus la douleur, votre médecin ou votre pharmacien pourra vous conseiller un antidouleur

      Un anti-inflammatoire non-stéroïdien, comme l’ibuprofen ou le naproxen, sera souvent le plus efficace dans ce cas. Lisez toujours attentivement la notice et ne dépassez pas la dose maximale et la durée recommandée.

      Le paracétamol est moins efficace en cas de règles douloureuses. Il est de ce fait uniquement recommandé si vous ne pouvez pas prendre d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens. L’aspirine n’est pas conseillée car elle a tendance à fluidifier le sang.

      Quand consulter un médecin ?

      Les douleurs menstruelles disparaissent d’elles-mêmes dans la majorité des cas. Consultez votre médecin généraliste si :

      • vous ne parvenez plus à soulager la douleur ;
      • vos règles n’étaient pas douloureuses et qu’elles le deviennent brusquement ;
      • la douleur vous semble inhabituelle.