L'accouchement

Les contractions que vous sentiez parfois deviennent plus présentes, régulières, peut-être avez-vous perdu les eaux... Le temps est venu de prendre le chemin qui mène à la rencontre avec votre bébé. Mais comment l’accouchement va-t-il se passer concrètement ?

Durant votre grossesse et la préparation à la naissance, vous avez peut-être réfléchi avec votre conjoint(e), le gynécologue ou la sage-femme sur la façon dont vous souhaitez accoucher, votre choix de demander ou non une péridurale, les pratiques de la maternité où vous accouchez en matière d’épisiotomie ou de césarienne. En un mot, votre projet de naissance.

L’accouchement dont vous avez rêvé ne se passera peut-être pas exactement comme prévu. Mais vous serez entourée par les professionnels, et votre conjoint(e) ou une autre personne de votre entourage vous soutiendront durant l’accouchement.

Le travail et la naissance

Tout au long du travail, votre corps s'adapte afin de permettre à votre bébé de trouver son chemin vers le monde extérieur. Choisissez la posture qui vous convient le mieux à chaque moment du travail.
Vos contractions sont devenues régulières (toutes les 5 minutes), intenses et douloureuses. Appelez votre sage-femme. Le travail actif commencera peut-être à domicile. Rendez-vous ensuite à la maternité ou la maison de naissance.

Dilatation du col, contractions intenses et poussées

Le col de votre utérus s'est dilaté, jusqu'à atteindre une dilatation complète de 10 cm.

Une envie oppressante de pousser accompagne maintenant vos contractions et cette sensation ne vous lâchera pas. Vous aurez le besoin de pousser et d’accompagner cette sensation. Entre les contractions, prenez le temps de récupérer.

Crier ou pas durant l’accouchement, c’est une question très personnelle. Le tout est de vous laisser aller à votre accouchement, d’accueillir les sensations qui vous arrivent, d’exprimer ce que vous ressentez. Vous serez soutenue par la sage-femme et votre conjoint(e).

Essayez de vous détendre et de bien respirer; essayez de visualiser votre bébé qui commence à descendre.

Adoptez la position qui vous convient et vous soulage le mieux. Osez bouger ! Ne vous laissez pas imposer une position inconfortable pour vous.

En cas de recours à la péridurale, la sensation de poussée peut être atténuée.

La naissance

A la contraction, vous accompagnez votre envie de pousser. La tête de votre bébé commence à apparaître. Puis sa tête entière est visible, puis ses épaules, puis le reste du corps. Vous pouvez venir chercher votre bébé.

Dès la sortie, votre bébé sera déposé sur votre poitrine en peau à peau, sauf si vous le refusez.

Parfois, il faudra attendre quelques minutes avant que votre bébé pousse son premier cri.

Pendant qu’il reste sur vous, la sage-femme va le sécher et évaluer son état de santé.

Très rapidement, il trouvera réconfort et chaleur ainsi placé sur votre poitrine. Ce contact de peau à peau est souvent un moment privilégié de la naissance. Vous découvrirez enfin ses traits, son regard et ses minuscules mains et pieds. Au bout d'un moment, votre bébé cherchera d'instinct votre sein pour téter et se rassurer.

L'expulsion du placenta

Votre accouchement n'est pas encore totalement terminé. Après un temps de pause, quelques contractions vont continuer afin de vous permettre d'expulser le placenta.

Le sang de cordon ombilical

Lorsque le cordon ombilical est coupé à l’accouchement, il contient un sang particulièrement riche en cellules souches qui peuvent servir à traiter plusieurs maladies graves.

Dans certains hôpitaux et dans certaines conditions, il est possible de faire un don de sang de cordon. Il est obligatoire d’en faire la demande officielle en cours de grossesse.

Le prélèvement est simple et sans risque pour la mère et le nouveau-né. Renseignez-vous dans la maternité où vous allez accoucher.

Les premiers instants avec votre bébé

Durant minimum 2 heures, le personnel médical se fait plus discret pour vous permettre de faire connaissance avec votre bébé, placé contre votre poitrine, la tête bien couverte et enveloppé dans une couverture chaude. Ces premiers instants sécurisent votre bébé, stabilisent sa respiration et ses battements de cœur, et facilitent l'allaitement.

« J’ai perdu les eaux un lundi vers 14h. Le travail ne se mettant pas en route, on a dû provoquer le mardi matin... J’espérais que je pourrais rester le plus longtemps possible à la maison, pour partir le plus tard possible à la maternité. Là j'étais d'office reliée à un monitoring et à une perfusion, pas facile pour bouger... J’ai quand même bougé un maximum, j'ai même réussi à aller dans une baignoire de dilatation avec mon monitoring et ma perfusion... Ça détend bien sur le moment, mais quand je suis sortie de la baignoire, les contractions devenaient de plus en plus fortes et de plus en plus douloureuses et j'ai demandé la péridurale... »

« Pour la naissance de ma grande, il y a eu cette peur d'avoir une césarienne, car j’avais dépassé le terme d'une semaine, je suis petite, j’avais un gros ventre, un bébé haut, pas d'ouverture... Et puis il y a eu la limite du jour où on devait décider du déclenchement. Et là, la nuit, la première contraction douloureuse à 2h du matin ! C'était parti pour cette aventure pas comme dans les livres. On est arrivés à la maternité vers 3h, j’étais à 4 cm. Ensuite, ma kiné est arrivée. Elle m'a bien aidée pour la gestion de la douleur et la poussée car c'est sa voix que j'ai écouté. Moi à ce moment-là je n’étais plus du tout présente. Vous savez comme dans les films où les personnes sont mortes et leur "âme" se trouve au plafond et observe toute la scène. Et puis 6h36, mon corps reprenait possession de mon âme, ce petit être sur moi, mais un petit être qui pour moi ne m'appartenait pas encore... il a fallu quelques jours avant de réaliser...»

La perception de la douleur

Comment vais-je supporter la douleur intense liée au travail et à l’accouchement ? C’est souvent une grande inquiétude chez les futurs parents.

Comment vous préparer à la douleur de l’accouchement ?

La douleur des contractions est normale.

Inconstante, d’intensité variable, elle participe aux processus physiques et physiologiques permettant à votre corps de mettre au monde votre bébé, et à votre bébé de se mettre au monde.

Elle vous renseigne sur l’avancement du travail.

Essayez de vous détendre lors de chaque pause entre les contractions. Ce sont des vagues qui vont vous traverser, il ne sert à rien de lutter mais bien de trouver « comment faire avec ».

La tolérance à la douleur est un phénomène très personnel. Le déroulement du travail va aussi avoir une incidence sur votre perception de la douleur.

La sage-femme vous aidera à comprendre et anticiper ce qui se passe.

Soulager la douleur : les méthodes naturelles

Plusieurs méthodes naturelles existent pour soulager la douleur, la plupart d’entre elles sont présentées lors des séances de préparation à l’accouchement.

  • Utiliser les techniques de relaxation et de respiration : la sophrologie, le travail sur le souffle, le chant, l’autohypnose, le massage, l’haptonomie, l’acupuncture... permettent de relâcher les tensions et les pressions des contractions par des respirations calmes et profondes.
  • Emettre des sons : gémir, chantonner, rire, crier ou bien parler à votre bébé permet de vous détourner de l’impact de la douleur et de rester concentrée sur l’objectif.
  • Bouger et varier les positions : marcher, déambuler, s’asseoir sur un ballon, se suspendre à une sangle... Toutes ces techniques permettent de faire bouger votre bassin. Ces mouvements vont aider à la descente du bébé et aident parfois à rendre la douleur un peu moins intense.
  • Jouer sur l’environnement : la chaleur de la pièce, la luminosité (éclairage tamisé), le confort, un bain d’eau chaude, de la musique douce, de l’aromathérapie... un environnement calme et familier est proposé par les maisons de naissance, les cocons, les accouchements à domicile et en salle physiologique.
  • Être accompagnée durant l’accouchement : vous pouvez vous appuyer sur votre compagnon, une sage-femme indépendante, un kiné ou toute autre personne importante pour vous. Cette personne répondra à vos besoins, vous réconfortera et facilitera la communication avec le personnel soignant.

Soulager la douleur : la péridurale

Vous pouvez demander une péridurale pour atténuer la douleur des contractions.

Sachez que c’est un acte médical avec intervention d’un anesthésiste-réanimateur, qui ne se pratique qu’en maternité.

Un anesthésiant est injecté dans la zone entre deux vertèbres dans le bas de votre dos, au moyen d’un petit cathéter qui restera durant le travail. Votre corps est anesthésié entre le haut de l’utérus et la pointe de vos orteils.

Normalement, vous ressentirez encore les contractions et l’envie de pousser, mais de manière atténuée.

Bon à savoir

  • L’effet de la péridurale varie d’une femme à l’autre, en fonction de sa constitution.
  • Parfois la péridurale est administrée trop tard pour soulager à temps la future maman.
  • A l’inverse, la péridurale peut être administrée trop tôt alors que le travail n’est pas suffisamment amorcé. Elle peut diminuer les contractions utérines. L’équipe médicale peut alors intervenir pour relancer le travail. Renseignez-vous sur les pratiques de votre maternité en la matière.


Vous êtes libre de demander ou non une péridurale. L’idéal est d’avoir fait ce choix pour vous et de l’avoir communiqué à votre gynécologue et sage-femme en cours de grossesse.

Ce n’est pas parce vous avez fait une préparation à la gestion de la douleur pendant la grossesse que vous n’avez pas le droit de demander une péridurale.

« On dit toujours « la douleur, on oublie » mais moi, j’ai eu beaucoup plus de mal à oublier les contractions pour la naissance de mon premier petit garçon que pour le deuxième. Pourtant, j’ai eu une péridurale pour cette première naissance mais j’étais beaucoup plus stressée. Je pense que dans une naissance, la douleur psychique est plus difficile à gérer que la douleur physique. »

L’épisiotomie

L’épisiotomie est une incision faite au niveau du périnée, au moment où le bébé est sur le point de sortir. Elle ne doit pas être pratiquée de façon systématique.
Pendant l’accouchement, il est possible que certaines interventions soient nécessaires afin d'aider le bébé à sortir plus rapidement. Par exemple l’épisiotomie, une incision au niveau du périnée, au moment où le bébé est sur le point de sortir. Ce n’est pas un acte systématique.

Pourquoi cette intervention ?

Le périnée est un muscle dont le rôle est de soutenir les voies digestives inférieures, les voies urinaires et les voies génitales.

Au moment de la naissance, votre périnée s’étire et s'amincit. Lorsque le risque de déchirure est important, le professionnel jugera parfois nécessaire de faire une épisiotomie.

Cette intervention est pratiquée sous anesthésie locale, à moins que vous ne soyez déjà sous péridurale.

Avant votre accouchement, prenez le temps d'en parler avec votre gynécologue, ou la sage-femme qui vous suit à la maternité, afin de connaître leurs pratiques et les circonstances nécessitant une épisiotomie. Ne vous laissez pas imposer un acte dont vous ne voulez pas.

Alternatives à l'épisiotomie

  • Vous pouvez préparer votre périnée en le massant avec des huiles essentielles, pendant 5 à 10 minutes durant les six dernières semaines de grossesse. Malgré des résultats limités, ces massages sont toutefois une bonne manière de prendre conscience de cette partie de votre corps. Faites-vous guider par votre sage-femme.
  • La patience et la confiance : au moment de la sortie du bébé, essayez de pousser plus doucement en soufflant plus lentement, en changeant de position pour limiter la pression sur le périnée. Parlez-en avec votre sage-femme durant vos séances de préparation à la naissance ou avec votre gynécologue.
  • Votre périnée est fait pour s'ouvrir et laisser passer votre bébé, vous pouvez décider de prendre le risque d'une déchirure. La majorité des déchirures spontanées sont modérées et la cicatrisation se fait rapidement. Car la déchirure aura suivi la texture des tissus, contrairement à une incision droite pratiquée au ciseau.

Se rétablir

Si une déchirure s'est formée ou si une épisiotomie a été pratiquée, quelques points de suture seront effectués sous anesthésie locale, sauf si vous avez déjà une péridurale. Les fils se résorberont en une dizaine de jours.

Votre sage-femme vous donnera tous les conseils d’hygiène pour une bonne cicatrisation.

Il est vivement recommandé de suivre des séances de rééducation périnéale chez un kinésithérapeute ou une sage-femme, afin d’apprendre comment aider votre périnée à récupérer et le protéger tout au long de votre vie.

Du soutien pendant l’accouchement

Quel que soit le lieu de naissance choisi, une sage-femme sera à vos côtés durant l’accouchement.
La sage-femme assure la surveillance médicale du travail et vous accompagne durant la naissance de votre enfant. Elle réalise l’accouchement naturel en toute autonomie ou assiste le gynécologue. Elle peut pratiquer l’épisiotomie si nécessaire, suturer et donner les premiers soins à votre nouveau-né.
Un proche peut aussi être à vos côtés, qu’il s’agisse de votre conjoint(e), d’une amie, ou d’un autre membre de votre famille.
Cette personne aura pour mission de vous apporter du soutien et de veiller au respect de votre intimité.
Certaines maternités acceptent que vous soyez aussi accompagnée par la sage-femme indépendante qui vous a suivie durant votre grossesse, par votre kiné ou un autre prestataire qui vous a préparée à l’accouchement (spécialiste en hypnose par exemple). Renseignez-vous à l’avance.

Le rôle du/de la conjoint(e)

Vous pensiez n’avoir qu’un rôle d’observateur en salle d’accouchement ? Détrompez-vous, vous avez beaucoup de choses à faire pour aider votre femme !

  • Restez à ses côtés, en répondant à ses besoins et en adoptant une attitude rassurante : divertissez-la, aidez-la à prendre une douche ou un bain...
  • Préparez-vous : dans le feu de l’action, elle va peut-être crier, vous broyer le bras ou la main...
  • Aidez-la à changer de position quand elle en a besoin : allez marcher avec elle, si elle le désire, aidez-la dans l’utilisation des ballons, des lianes...
  • Soyez présent, attentif, avec des paroles douces et des encouragements.
  • Faites-lui des massages : d’abord un simple contact. Ensuite demandez-lui si un toucher doux (caresses) ou vigoureux la soulage. Attention à ne pas communiquer votre stress par un toucher nerveux.
  • Respectez son intimité : appareils photos, caméras et smartphones ne sont pas toujours les bienvenus. Discutez-en à deux avant la naissance.


Soyez bienveillant aussi envers vous-même.

  • Vous vous sentirez peut-être impuissant durant le travail ou l’accouchement, avec le sentiment de ne pas pouvoir mieux la soulager, de l’anxiété ou de la frustration. Essayez de relativiser, verbalisez vos émotions, évitez de vous sentir visé par les paroles parfois rudes ou le comportement irritable de votre compagne.
  • Si vous vous sentez très mal à l’aise à la vue du sang ou de la douleur de votre femme, si vous en avez parlé avec elle durant la grossesse et que vous avez décidé ensemble que vous n’assisteriez pas à l’accouchement, ne culpabilisez pas : vous aurez encore bien d’autres occasions d’être présent pour elle et votre bébé après la naissance.
  • Durant le travail et l’accouchement, étirez-vous, reposez-vous dès que vous en avez l’occasion.


« C’était difficile de rester observateur, j’aurais voulu partager la douleur de ma femme, je n’en pouvais plus de la voir pleurer et crier à cause de la fatigue. J’avais vraiment l’impression de ne servir à rien. J’ai mis du temps à digérer, j’y repense encore souvent. »

« Lorsque la sage-femme nous laisse seuls, quand tout se passe bien, c’est surtout un moment qui se partage à deux. »

La césarienne

La césarienne est une intervention chirurgicale qui consiste à faire naître le bébé en pratiquant une incision du bas-ventre et de l'utérus. La décision est toujours prise pour des raisons médicales.
Comme toute chirurgie, la césarienne se déroule à l'hôpital, dans une salle d’opération, soit dans le bloc opératoire, soit dans le secteur des salles de naissance.
Elle se pratique en général sous rachianesthésie, une technique proche de la péridurale : elle agit plus rapidement et pour une durée d’efficacité plus courte.
Parlez de l'éventualité de cette intervention avec votre gynécologue en cours de grossesse.

La césarienne peut être décidée

  • avant le début du travail, de manière programmée. Cette décision est réévaluée tout au long de la grossesse. L'intervention se fait alors une dizaine de jours avant la date présumée du terme. Cela permet d’éviter la mise en route spontanée du travail. Votre conjoint(e) peut assister à la naissance et l’accueil du bébé ;
  • au moment du travail : quand la tentative d'accouchement par voie basse ne se passe pas bien, soit pour la maman soit pour l’enfant. Si vous avez déjà une péridurale, une nouvelle injection d’anesthésiant est possible sans devoir piquer à nouveau.

Dans quels cas ?

Voici quelques exemples de situations pouvant éventuellement mener à une décision de pratiquer une césarienne. Gardez à l’esprit que cela pourra varier d’une maternité à l’autre, ou d’un prestataire à l’autre.

  • Le bassin de la maman est trop étroit par rapport au volume du bébé ;
  • le bébé se présente en siège. Certaines techniques peuvent toutefois favoriser un changement de position de votre bébé ; certaines maternités essaieront d’abord par voie basse, la décision de recourir à la césarienne étant alors prise en cours de travail ;
  • en cas de pathologie de la mère (hypertension, diabète, infection au VIH) ou du fœtus ;
  • dans certains cas de grossesse multiple, en cas de souffrance fœtale pendant le travail.


La décision sera prise au cas par cas, si votre accouchement est susceptible de présenter des difficultés, avec des conséquences pour votre bébé ou vous-même.

Sauf en cas d’urgence, il est important d'en parler avec le personnel médical, en mettant dans la balance les bénéfices et les risques associés à une césarienne.

Se rétablir après une césarienne

Votre séjour à la maternité sera un peu plus long que pour un accouchement par voie basse.

Directement après la césarienne, vous resterez en salle de réveil au moins 2 heures, avant de pouvoir retourner dans votre chambre. Pendant ce temps, le bébé sera mis en peau à peau avec votre conjoint(e).

Dans les heures qui suivent la naissance, vous serez aidée par la sage-femme pour les soins de votre bébé et les vôtres. Vous pourrez recevoir des antidouleurs en cas de besoin.

Dès le lendemain, vous pourrez vous lever et marcher progressivement.

Vous éprouverez quelques contractions légères, signe que l’utérus se remet en place.

A votre retour à domicile, des tiraillements et un saignement modéré sont considérés comme normaux et peuvent durer plusieurs semaines. Vous pouvez cependant prendre une douche dès le lendemain.

A long terme, il est possible de ressentir un changement de sensibilité autour de la cicatrice. Demandez conseil à une sage-femme sur l’utilisation de massages, de crèmes ou d’huiles essentielles pour favoriser la cicatrisation.

Pour pouvoir accepter cette naissance un peu particulière, il est essentiel de bien connaître les circonstances qui ont mené à cette décision. En reparler avec votre gynécologue ou la sage-femme présente pendant votre travail permet une meilleure compréhension des faits.

« Quand le gynécologue a décidé de faire une césarienne, j’étais à la fois soulagée que mon fils soit en bonne santé, mais j’étais déçue et triste aussi. »

« J’étais déçue d’avoir eu une césarienne, de ne pas avoir pu accoucher normalement, de ne pas avoir eu de contractions, « comme tout le monde ». J’en ai parlé après à la sage-femme qui est venue à la maison, elle m’a rassurée, la prochaine fois il est possible que je puisse accoucher naturellement. »

« J’ai eu une césarienne programmée, et ce qui m’a le plus manqué ce sont les premiers moments avec notre fille, puisque je suis restée en salle de réveil. D’un autre côté, c’est mon compagnon qui est allé dans ma chambre avec la petite, c’est lui qui l’a gardée contre lui. Il me l’a raconté après, il était tout chamboulé... »

Votre bébé naît avant terme

En cas de naissance prématurée, l’équipe de la maternité et du service de néonatologie dans lequel il sera éventuellement transféré est là pour répondre à toutes vos questions.
Dès la naissance, votre présence et votre implication dans les soins quotidiens seront importants.

Différents degrés de prématurité

On considère comme prématuré un bébé né vivant avant 37 semaines. Plus la prématurité (PDF) est grande, plus le risque de complications est grand.

  • Très grande prématurité : avant 28 semaines
  • Moyenne : entre 28 et 32 semaines
  • Petite : entre 32 et 37 semaines

Les grossesses multiples, le diabète et l’hypertension sont les causes les plus courantes de naissance prématurée, mais il n’y a pas toujours de cause clairement identifiée.

Il y a deux 2 types de prématurités :

  • spontanée : le travail commence avant le terme, l’équipe soignante essaiera d’abord de stopper les contractions, sans certitude de parvenir à retarder la naissance. C’est la plus fréquente ;
  • induite : le gynécologue décide pour raisons médicales de faire naître votre bébé plus tôt. Cette décision relève de discussions entre le gynécologue et le spécialiste en néonatalogie, afin d’évaluer la balance entre le bénéfice et le risque de cette intervention.


Tous les prématurés n’évoluent pas de la même façon. Parfois, des enfants fragiles récupèrent vite et restent peu de temps en néonatalogie. D’autres vont bien au premier abord, puis leur état se dégrade.

On observe des retards de développement, des troubles visuels et auditifs ou des difficultés d’apprentissage chez certains enfants, souvent en fonction du degré de prématurité. Chez d’autres, les conséquences peuvent passer inaperçues.

Les soins aux prématurés

Si votre bébé est prématuré, il a besoin de soins spéciaux, en plus des soins habituels aux nouveau-nés :

  • il doit être protégé des infections : le personnel, vous-même, éventuellement vos autres enfants (sous certaines conditions) devrez avoir les mains propres, porter une blouse de protection ou un masque si vous êtes malade ;
  • il doit être maintenu autant que possible au chaud : en couveuse et par des contacts fréquents en peau à peau avec vous et votre conjoint(e) ;
  • si vous aviez décidé de l’allaiter, vous pouvez nourrir votre bébé soit au sein, soit au biberon (en tirant votre lait), à la cuillère ou par sonde, suivant le cas. Sinon, le personnel de néonatalogie vous procurera un lait maternisé adapté ;
  • il a peut-être besoin d’une assistance respiratoire, selon son âge gestationnel et son adaptation ;
  • en cas de complications supplémentaires, il devra peut-être être transféré dans une unité de soins néonatals intensifs, ce qui implique parfois un changement d’hôpital ;
  • il a surtout besoin de beaucoup de douceur pour se rassurer.

Soutien psychologique aux parents

Un service de néonatologie est un lieu en général peu accueillant, avec plein de machines, du personnel occupé.

Pour vous et votre conjoint(e), c’est une période de stress intense : il est possible que vous ressentiez de la culpabilité, de la difficulté à tisser du lien avec un bébé dont le pronostic vital est engagé, des peurs, une incertitude quotidienne... N’hésitez pas à en parler avec les soignants. Essayez de trouver avec eux la place qui vous revient.

A ces difficultés peut s’ajouter un transfert de votre bébé dans un autre hôpital alors que vous êtes toujours à la maternité. Si vous ne pouvez être transférée dans le même hôpital que votre bébé, votre conjoint(e) devra alors se partager entre les deux sites, ce qui rajoute une couche de fatigue et de stress pour tous les deux.

N’hésitez pas à demander une aide psychologique si vous en éprouvez le besoin. Il existe aussi des groupes de soutien avec d’autres parents vivant la même expérience, que cela soit durant le séjour à l’hôpital ou tout au long du développement de l’enfant. Le personnel de néonatologie répondra à toutes vos questions.

« Le moment où je me suis sentie maman, c’est quand j’ai pu prendre ma fille en peau à peau. »

« On voyait que notre enfant souffrait, avec tous ces tuyaux partout, et on ne pouvait rien faire... Le personnel de néonat était très gentil, mais on avait du mal à trouver notre place en tant que parents. »