L’alimentation de bébé

Pendant les premiers mois, l’alimentation de votre enfant sera peut-être votre préoccupation principale. Vous vous posez beaucoup de questions ? Parlez-en à votre sage-femme, votre pédiatre, à la TMS de l’ONE.

La poursuite de l’allaitement

Vous souhaitez continuer à allaiter votre enfant le plus longtemps possible. Mettez toutes les chances de votre côté.

Essayez de vous détendre durant les moments où vous allaitez, faites-le si possible dans un lieu et une ambiance reposante, isolez-vous si cela vous convient mieux.

Il existe de nombreuses fausses idées ou demi-vérités concernant l’allaitement maternel. Nous en déconstruisons quelques-unes.

L’allaitement abîme les seins

Faux ! Vos seins se préparent naturellement à allaiter durant la grossesse ; ils commencent à grossir à partir du 4e mois de grossesse. Lors de la montée de lait, la peau de vos seins sera donc tendue, que vous décidiez d’allaiter ou pas.

Adoptez la bonne position pour allaiter votre enfant, laissez-le boire suffisamment afin de bien vider vos seins lors de chaque tétée.

En cas de crevasses, utilisez une crème spéciale pour aider à la guérison.

Lorsque vous déciderez de sevrer votre enfant, faites-le en douceur, remplacez progressivement une tétée par un biberon ou un repas, afin d’espacer les tétées. Un sevrage brutal est agressif pour vos seins : il y a un risque d’engorgement ou de mastite, vos seins peuvent devenir durs et douloureux, puis ils subiront une réduction brusque de volume. Laissez-leur le temps de retrouver leur élasticité.

Malgré tout, plusieurs grossesses successives peuvent modifier vos seins. Choisissez un soutien-gorge qui les maintient correctement sans les comprimer.

Boire de la bière brune stimule la production de lait

L’alcool est néfaste pour le développement de votre bébé, le rend somnolent, il n’aura donc pas beaucoup d’énergie pour téter, ce qui freine la production de lait. Ne buvez aucune boisson alcoolisée si vous allaitez.

Les vitamines B présentes dans la bière brune le sont aussi dans le pain brun, la viande ou les noix. Et sans danger pour votre bébé.

C’est fatigant d’allaiter

S’occuper d’un bébé demande beaucoup d’énergie, que vous allaitiez ou non.

Il est particulièrement important de manger équilibré et varié. En plus des 3 repas principaux, prévoyez des collations saines et nutritives (fruits, produits laitiers…). Il n’est pas nécessaire de prendre des compléments de vitamines, sauf sur prescription de votre médecin.

Dans tous les cas, ménagez-vous des pauses, essayez de vous reposer lorsque votre bébé dort.

C’est plus facile d’allaiter quand on a des gros seins

La production de lait n’a rien à voir avec la forme ou la taille des seins. Chaque femme en bonne santé est capable de produire assez de lait pour nourrir son enfant.

Allaitez votre bébé le plus souvent et le plus longtemps possible, et laissez-le vider vos seins, ils produiront plus de lait.

Il peut arriver malgré tout que la production de lait ne se fasse pas bien, parce que la mise au sein du bébé après la naissance ne s’est pas bien passée, qu’elle s’est faite trop tard, ou pour toute autre raison (problème de succion, stress…). Mais pas à cause de la taille des seins !

Il faut manger autrement si on allaite

Si vous mangiez varié et équilibré pendant votre grossesse, ne changez rien. Votre bébé mange ce que vous mangez depuis neuf mois. Ce n’est donc pas une bonne idée de changer tout à coup.

Aucun aliment ou épice n’est déconseillé. Si votre enfant semble réagir à un aliment que vous mangez, par exemple un produit laitier, évitez-le pendant quelques temps, pour recommencez et observez votre bébé. Parlez-en à votre pédiatre, votre médecin généraliste ou votre sage-femme.

Buvez à votre soif, mais sachez que boire une grande quantité de liquide n’augmentera pas la production de lait, contrairement à ce que pensaient nos mères et nos grands-mères.

Continuez à ne pas boire d’alcool et limitez la caféine. Tout comme la nicotine et les médicaments, ils passent dans votre lait et sont nocifs pour votre enfant.

Les enfants nourris au sein ne sont jamais malades

Ce serait trop beau ! Un enfant nourri par l’allaitement maternel peut aussi tomber malade. Mais il le sera peut-être un peu moins souvent ou moins longtemps qu’un bébé nourri au biberon, parce que son système immunitaire est plus stimulé par le lait maternel.

Les bébés nourris au sein s’endorment moins facilement

Le sommeil varie d’un enfant à l’autre. Le lait maternel est un peu plus digeste que le lait artificiel C’est pourquoi un enfant nourri au sein aura besoin de plus de tétées.

Des études montrent malgré tout que les couples dont la femme allaite dorment 40 à 50 minutes en plus et se réveillent moins la nuit que ceux qui donnent des biberons.

Il faut sevrer le bébé avant de reprendre le travail

Des dispositifs légaux prévoient des aménagements pour pouvoir continuer à allaiter après la reprise du travail. Ce sont par exemple les pauses allaitement sur le lieu de travail.

Pour continuer à avoir une bonne production de lait, allaitez votre bébé le matin et le soir. Durant la journée, si votre employeur met un lieu à votre disposition, tirez votre lait, que vous conserverez dans un frigo ou un sac isotherme et apporterez dans le milieu d’accueil de votre enfant. Le week-end ou les jours où vous ne travaillez pas, augmentez le rythme des tétées.

Sachez que la succion est différente entre le sein et le biberon. Il est possible que votre bébé ne veuille plus du sein une fois habitué au biberon.

Plus on lui présente le biberon tard, plus il a de chances de s’adapter aux deux types de succion.

Des professionnels de l’aide à l’allaitement conseillent parfois de donner le lait maternel à la cuillère ou à l’aide d’un petit gobelet, plutôt qu’au biberon. Vérifiez que c’est possible dans le milieu d’accueil de votre enfant.

Sachez encore que la fatigue, les déplacements vers le lieu de travail, les nuits qui ne sont pas encore complètes, une organisation approximative ou du découragement peuvent nuire à une poursuite de l’allaitement. Si c’est le cas pour vous, si vous sentez que la production de lait diminue, ne culpabilisez pas, parlez-en à votre sage-femme ou contactez l’asbl Infor Allaitement.

Le sevrage

Parce que votre bébé grandit, parce qu’il est temps pour lui de connaître de nouvelles saveurs et de diversifier son alimentation, parce qu’après la reprise du travail c’est devenu compliqué pour vous d’allaiter, ou parce que vous le souhaitez tout simplement… vient le moment du sevrage.

Le sevrage, c'est une page qui se tourne, c'est un nouveau chapitre qui s'ouvre sur de nouvelles aventures. Parfois, un peu de nostalgie accompagne cet épisode, et c'est bien naturel.

Bébé grandit

En se nourrissant d'autres aliments, il prend une certaine autonomie et il se sépare un peu de vous. Vous avez peut-être un sentiment de perte, de vide, d'inutilité face à votre bébé qui s'alimente « comme un grand" ». Ou pour vous, c’est un sentiment de soulagement, une sensation de plus grande liberté qui s’installe. N’hésitez pas à exprimer vos sentiments.

Comment faire ?

Procédez par étapes, pour votre confort et celui de votre bébé. Commencez par remplacer une tétée par un autre aliment adapté (aliment solide, lait en poudre). Laissez-le s’habituer quelques jours, puis remplacez une autre tétée. Cela peut donc prendre un peu de temps. Mais vous vous rendrez vite compte que puisque votre enfant tète moins, la production de lait diminue.

Bon à savoir

  • Ne remplacez pas coup sur coup deux tétées consécutives.
  • Avant de remplacer une nouvelle tétée, assurez-vous que vos seins ne sont pas engorgés. Pressez vos seins (par exemple sous la douche) pour vous soulager.
  • Supprimez les tétées du matin et du soir en dernier, elles continueront à rassurer votre bébé.


« D'un côté, j'étais contente d'arrêter l'allaitement car j'en avais marre de me sentir dépendante de mon bébé, de l'autre côté, j'étais triste parce que c'était comme si on coupait le cordon ombilical une seconde fois. »

« Le sevrage a fait un heureux: mon mari. Tout content de retrouver sa femme tout à lui. Il m'a avoué qu'il avait été un peu jaloux du bébé. »

L’alimentation au biberon

Les premiers mois après la naissance, votre bébé ne boit que du lait. Si vous ne l’allaitez pas ou plus, vous lui donnez des biberons de lait adapté.

Pour une bonne alimentation

La composition du lait artificiel se rapproche de celle du lait maternel, mais n’est pas exactement pareille.

La plupart des laits artificiels sont produits à base de lait de vache. Le lait de vache pur ne convient pas aux enfants de moins de 12 mois. Il contient trop peu de vitamines et trop de protéines. Les laits de soja, de jument, de chèvre ou de brebis ne conviennent absolument pas à l’alimentation des bébés.

Il est conseillé de donner un lait hypoallergénique aux enfants ayant un fort risque d’allergies ou diagnostiqués allergiques au lait de vache. Les protéines y sont prédigérées, afin de diminuer le risque d’une réaction allergique.

Attention : les produits à base de soja présentent un haut risque d’allergie chez l’enfant.

Il existe de nombreux laits pour nourrissons dans le commerce. N’achetez rien sans avoir l’avis de votre médecin généraliste ou de votre pédiatre.

Du lait pour chaque âge

Les laits « premier âge » sont spécialement conçus pour les bébés jusqu’à 6 mois et sont en vente uniquement en pharmacie. Ils apportent les nutriments nécessaires au bon développement du bébé.

Les laits de suite sont adaptés aux besoins des bébés entre 6 et 18 mois. Ils constituent un bon complément aux purées de légumes et panades de fruits introduites progressivement.

Ils sont disponibles à la fois en pharmacie et en grande surface.

Les laits de croissance conviennent aux enfants âgés d’environ un an, dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée. Ils sont enrichis en minéraux, vitamines et oligo-éléments. Choisissez un lait de suite sans sucre et sans arôme ajouté. Entre 12 et 18 mois, si votre enfant n’est pas allergique, votre pédiatre vous dira si vous pouvez introduire le lait de vache entier.

Biberons et tétines

Les biberons existent en verre ou en plastique. Le verre conserve bien la chaleur et résiste bien au temps. Il est toutefois plus lourd. Les biberons en plastique sont moins chers, moins lourds et ne se cassent pas. Mais ils se rayent à la longue, et des micro-organismes peuvent s’y développer. Remplacez-les régulièrement.

Pour la tétine, il en existe en caoutchouc (brun) ou en silicone (blanc ou transparent). Les tétines en silicone n’ont ni goût, ni odeur et sont plus résistantes que les tétines en caoutchouc. Elles contribuent à limiter les risques d’allergies qui sont plus fréquents avec le caoutchouc, mais elles sont également plus coûteuses et un peu plus dures.

Contrôlez régulièrement l’état de la tétine, surtout quand les dents de lait apparaissent. Eliminez une tétine dès qu’elle commence à se déchirer.

Faut-il stériliser les biberons ?

Il est fini le temps où on recommandait de stériliser tétines et biberons avant chaque utilisation. Un bon lavage à la main (avec du produit de vaisselle et un écouvillon lavé régulièrement à l’eau chaude), un rinçage soigneux et un séchage à l’air libre suffisent. Vous pouvez aussi mettre les biberons au lave-vaisselle (pas les tétines !).

Lorsque vous préparez un biberon, lavez-vous soigneusement les mains, et assurez-vous que le plan de travail soit propre.

La préparation des biberons

Si votre bébé a moins de 4 mois, mélangez le lait en poudre avec de l’eau en bouteille faiblement minéralisée et portant l’indication « Convient pour la préparation des aliments pour nourrissons ».

Dès l’âge de 4 mois, l’eau du robinet peut convenir pour la préparation des biberons, sauf si les tuyauteries de votre maison contiennent encore du plomb.

Pour la quantité de lait dont votre enfant a besoin, suivez toujours les indications de votre médecin généraliste ou de votre pédiatre.

La plupart des enfants boivent leur biberon tiède, à température ambiante ou juste en-dessous. Réchauffez l’eau dans le biberon dans un chauffe-biberon ou un four à micro-ondes, puis versez la poudre et mélangez bien. Attention : le biberon peut être tiède mais le contenu peut être plus chaud.

Vérifiez toujours avant de le donner à votre enfant.

Ne préparez jamais un biberon à l’avance ou ne conservez jamais un restant de biberon, même au frigo. Si vous n’êtes pas chez vous, mesurez l’eau dans le biberon et prévoyez la quantité adéquate de lait en poudre, mais ne faites le mélange qu’au dernier moment.

La diversification alimentaire

Vers 5 ou 6 mois, vous commencez à donner des aliments solides à votre bébé. C’est ce qu’on appelle la diversification alimentaire.

En tenant compte du développement de votre enfant et de son intérêt pour les aliments autres que le lait, l’âge idéal des premiers repas à la cuillère se situe autour de 5 ou 6 mois. Jamais avant l’âge de 4 mois, car ces nouveaux aliments peuvent favoriser l’apparition d’allergies. Après 6 mois, le lait seul ne suffit plus à couvrir les besoins du bébé.

Vous commencerez par des légumes et des fruits, en complément des tétées ou des biberons. Préparez d’abord des purées complètement mixées, puis progressivement avec des morceaux.

Le lait reste la base de l’alimentation de votre enfant, s’il n’y est pas allergique. Entre 6 mois et un an, votre enfant a besoin d’un demi litre de lait par jour. Si vous continuez à l’allaiter, nourrissez-le à la demande, jusqu’à ce qu’il soit rassasié.

Après un an, continuez à lui donner une portion de lait ou de produit laitier tous les jours.

S’il est allergique au lait de vache, votre médecin généraliste ou votre pédiatre vous proposera des équivalents.

Les premiers essais

D’un enfant à l’autre, les débuts de la diversification peuvent sembler assez simples ou parfois plus complexes.

Au départ il est probable qu’il recrache ou qu’il ne mange que quelques cuillerées, c’est tout à fait normal. Il découvre petit à petit. Mieux vaut ne pas le forcer mais plutôt suivre son rythme et le féliciter de ses prouesses. Il lui faudra un peu de temps pour s’habituer à ces nouvelles textures, ces nouvelles saveurs ainsi qu’à la cuillère. Et ce n’est pas la même chose d’avaler une purée ou de boire du lait ! Mais ne vous inquiétez pas, il y parviendra.

Proposez-lui plusieurs fois de suite le même aliment. Qu’il exprime un refus ou au contraire qu’il l’accepte au premier essai, la répétition est importante pour qu’il s’habitue à ce nouveau goût.

En ce qui concerne les aliments conseillés pour commencer, la façon de diversifier les aliments, ou le moment adéquat pour le faire : suivez les indications de votre pédiatre, n’introduisez aucun nouvel aliment sans son avis si votre enfant présente une maladie ou une allergie.

Choisissez de préférence des légumes et des fruits bio et de saison.

Bon à savoir

Votre bébé semble particulièrement intéressé par ce que vous mangez ? Bien souvent, c’est un signe qu’il est curieux, qu’il est prêt à découvrir d’autres saveurs, d’autres textures !