
Incapacité de travail
Résister à l’appel de la cigarette n’est pas toujours facile. Voici quelques conseils pour y parvenir.
Publié le: 23 avril 2025
Par: Clotilde de Gastines
4 min
Photo: © AdobeStock
"Demain, j’arrête", c’est la phrase que David, un policier de 54 ans, a souvent lancé à ses collègues lors de la pause clope habituelle — la "cigarette sociale" à laquelle il est difficile de résister quand on travaille dans un commissariat. "Parfois je ne tenais que quelques jours et les collègues se moquaient un peu de moi mais les fois où j’ai vraiment arrêté plusieurs années, j’avais la fierté de leur dire : vous voyez, je vous l’avais dit". David a arrêté trois fois.
À 25 ans, alors qu’il fumait un paquet par jour depuis la rhéto, il arrête grâce aux patchs prescrits par son médecin généraliste. Le sevrage dure 6 mois et lui permet de tenir 17 ans, malgré quelques "cigarettes plaisir" de temps en temps. À 42 ans, David fréquente une compagne fumeuse et reprend ses habitudes. Une nouvelle rencontre, avec une non-fumeuse cette fois, le décide à tester l’hypnose. "J’étais très sceptique, mais depuis, je n’ai plus aucun plaisir à fumer, le goût est devenu immonde." Malgré tout, il se remet à fumer comme un pompier 4 ans plus tard, à l’occasion d’une période de concours, particulièrement stressante. Pour se sevrer, cette fois, il se cloître dans son bureau "pour ne pas être tenté par la cigarette sociale".
Comme David, un fumeur arrête en moyenne 5 à 7 fois sur des périodes plus ou moins longues au cours de sa vie. La nicotine étant très addictive, comment tenir dans le temps ?
● Identifier la raison qui a permis de s’arrêter
Chaque personne à sa ou ses raisons pour arrêter le tabac : le coût, les préoccupations pour sa santé (fertilité, sommeil, souffle), le sentiment de dépendance, l’envie de retrouver le goût et l’odorat, une rencontre avec une personne non-fumeuse, un projet de grossesse... Parfois, c’est aussi le passage à 40 ou 50 ans, la sensation de perdre un peu la maîtrise de son corps ou la peur de la maladie qui provoque la décision.
● Se rappeler de ce qu’il a fallu traverser
Insomnies, sueurs nocturnes, bouffées de chaleur, palpitations, les 72 premières heures du sevrage sont parfois compliquées. Pour les grands fumeurs, l’accompagnement par un tabacologue est conseillé. Rejoindre des groupes de parole pour partager ses fiertés et ses difficultés peut aussi aider.
● Connaître ses points faibles et ses fragilités
Certaines habitudes peuvent faire retomber dans le tabac, que ce soit le café du matin en terrasse, la consommation d’herbe ou d’alcool, ou la cigarette sociale au boulot. Les identifier permet d’éviter la rechute et d’imaginer des parades pour y résister.
● Trouver d’autres habitudes, adopter d’autres gestes, se reconditionner
Claire a toujours des chewing-gums sur elle, Julien ne se sépare jamais de sa gourde d’eau, d’autres se mettent au tricot, au dessin... Il existe mille et une manières de s’occuper l’esprit et les mains pour compenser le manque : lire, marcher, faire du sport, et pourquoi pas manger un peu plus si cela aide.
● Chiffrer le gain des journées sans fumée
Des applications et des outils gratuits permettent de chiffrer le gain de l’arrêt du tabac. Le site suisse StopTabac.ch propose un "compteur de journées sans fumée" qui détaille le temps perdu à fumer, la durée de vie gagnée, l’argent économisé (en francs suisse CHF), le nombre de cigarettes non fumées.
● Prévenir l’entourage et lui demander d’être prévenant
Depuis son dernier arrêt, David reconnaît qu’il est "très nerveux et irascible", ce qui n’est pas toujours facile pour ses proches. Pouvoir compter sur les encouragements d’un entourage bienveillant et encourageant est un facteur clé de réussite. Chaque année depuis 4 ans, la Fondation Contre le cancer organise ainsi un "BuddyChallenge" pour arrêter de fumer pendant le mois de mai avec l’aide d’un proche.
- demander conseil à un tabacologue référencé sur tabacologues.be
- Tabacstop : 0800 111 00 ● tabacstop.be ● sur Facebook : "Arrêter de fumer. Ensemble c'est possible !" (groupe privé)
- Passer par le Buddy Deal, organisé par la Fondation contre le Cancer