La cigarette électronique, ou « e-cigarette », procurerait presque les mêmes sensations que la cigarette dite « classique ». Son absence de risque pour la santé reste, cela dit, encore à prouver… Peut-on donc vraiment la considérer comme une alternative plus saine ou une « aide au sevrage tabagique » ?
L’usage de la cigarette électronique est désormais très répandu. La grande différence avec la cigarette classique est que la cigarette électronique ne crée pas de combustion mais de la vapeur, d’où l’utilisation du terme « vapoteurs » pour définir ses utilisateurs. Cette distinction est importante car la combustion du tabac produit des substances toxiques (e.a. du monoxyde de carbone et des substances cancérigènes). De plus, la cigarette électronique ne contient ni tabac, ni papier, ni les 4000 composés chimiques nécessaires à la production de la cigarette classique.
La majorité des vapoteurs l’utilisent pour diminuer ou arrêter la cigarette classique. Il existe toutefois de nombreuses réserves et questions pour la santé. Des substances nocives ou cancérigènes, ou qui le deviennent lorsqu'elles sont chauffées ou inhalées, ont été retrouvés dans certains e-liquides et e-cigarettes. De plus, les e-liquides peuvent contenir de la nicotine qui a un fort pouvoir addictif. Considérés comme des produits similaires au tabac, la e-cigarette et les e-liquides sont strictement encadrés par la loi. Mais il n’existe aucune standardisation des produits, ce qui rend les études sur leurs effets pour la santé compliquées et longues à mener.
Au-delà du succès grandissant de la cigarette électronique, il est essentiel de connaître ses effets sur la santé. Sur ce sujet, les données disponibles manquent ou se contredisent, et les avis des professionnels de santé s’opposent :
La cigarette électronique séduit particulièrement les jeunes, qui sont une cible privilégiée des stratégies marketing des fabricants (en particulier avec les arômes). Une enquête réalisée par Sciensano montre que les 15-24 ans sont les plus curieux quand il s’agit de tester la cigarette électronique. Ils en ont un usage plus occasionnel que quotidien, mais ils sont aussi plus nombreux à l’utiliser sans avoir fumé avant. Il y a donc un risque que l’usage de la cigarette électronique (avec nicotine) entraîne chez eux une dépendance à la nicotine. Certains craignent un passage facilité à la cigarette classique chez ces jeunes vapoteurs.
Actuellement, les études se multiplient sur la cigarette électronique, mais nous ne connaissons pas ses effets sur la santé à long terme. On sait qu’elle contient moins de substances nocives et en moins grande quantité que la cigarette classique. Pour certains, son utilisation permettrait de réduire les dommages liés au tabac chez les (ex-) fumeurs. Cependant, les trois quarts des vapoteurs utilisent en même temps la cigarette classique (« les vapofumeurs »).
Contrairement à une idée répandue, la Fondation contre le Cancer rappelle que « réduire sa consommation de cigarettes ne diminue pas pour autant le risque de maladies cardiovasculaires, et n’apporte qu’une faible limitation des risques de cancer ». Pour arrêter de fumer, le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) conseille de recourir aux méthodes de sevrages classiques et approuvées. Et pour ceux qui ne souhaitent pas les utiliser, passer à l’e-cigarette, avec des dosages adaptés de nicotine, le temps du sevrage (les effets à long terme étant inconnus) est envisageable. Il est possible que « vapoter » soit moins dangereux que « fumer », mais ce risque reste à confirmer…. En attendant, le CSS conseille la prudence et encourage la prévention pour les jeunes et les non-fumeurs.