Incapacité de travail
Non, les garçons ne sont pas seulement vecteurs du papillomavirus, une infection sexuellement transmissible qui peut causer des cancers. Et non, vacciner les jeunes hommes ne sert pas seulement à protéger les jeunes filles contre le cancer du col de l'utérus. Mais à les protéger eux aussi. Cette idée est pourtant encore fort répandue.
Publié le: 16 décembre 2021
Par: Soraya Soussi
2 min
Photo: © AdobeStock
Dans "La source", rubrique de fact checking de La Libre, le quotidienmet un coup de projecteur sur cette fausse idée : le papillomavirus humain (HPV) n'affecterait pas les garçons eux-mêmes si ce n'est qu'ils peuvent être porteurs du virus et ainsi le transmettre aux filles. Aujourd'hui encore, les médias continuent de répandre cette fake news. Ainsi, le 7 décembre, l’éditorialiste du journal De Morgen tentait une comparaison entre deux stratégies vaccinales pour argumenter en faveur de la vaccination des enfants contre le coronavirus. On y lit : "Il n'est pas rare qu'on demande à des enfants de se faire vacciner contre une maladie qui ne les affecte pas forcément eux-mêmes, mais qu'ils peuvent transmettre. C'est la raison pour laquelle les garçons sont également invités à se faire vacciner contre le HPV afin d'aider à protéger les filles contre le cancer du col de l'utérus". Faux, lance La Libre qui remet les points surles “i”.
Généralement, l’organisme infecté par le papillomavirus l'élime après 6 à 18 mois. Mais une infection chronique, non traitée, peut provoquer des maladies graves aussi bien chez les garçons que chez les filles, même des années après. Selon la Fondation contre le cancer, "pratiquement 80 % de la population sexuellement active risque une ou plusieurs infections successives par papillomavirus."
Il existe treize formes de papillomavirus cancérigènes sur une centaine de types du HPV. Le vaccin (Gardasil 9) en combat neuf sur les treize et parmi elles, les formes responsables du cancer chez l'homme. Selon les chiffres disponibles, 15 à 20% des cancers chez l'homme (du pénis, de l’anus, de la bouche ou de la gorge) seraient provoqués par le papillomavirus. En Fédération Wallonie-Bruxelles (1), cela fait seulement deux ans que la campagne de vaccination inclut les garçons, alors qu'elle ciblait jusque-là les jeunes filles dès l'âge de 13 ans. Michaël Herfs, chercheur qualifié FNRS à l'Université de Liège (ULiège) et spécialiste du HPV, insiste pour que tant les adolescentes que les adolescents se fassent vacciner contre le papillomavirus humain.
(1) Une vaccination en deux doses contrele HPV est offerte gratuitement aux jeunes (filles et garçons) inscrits en 1ère différenciée, 2e secondaire, ou âgés de 13-14ans dans l’enseignement spécialisé.