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Comment régler un conflit familial ?

Désaccord sur le mode d’hébergement des enfants après une séparation, litige sur un héritage, tensions avec un enfant majeur qui vit encore à la maison… Il n’est pas toujours évident de savoir comment réagir entre approche psychologique et solution juridique. 

Publié le: 09 avril 2025

Mis à jour le: 09 avril 2025

Par: Olivier Beaujean, asbl Droits Quotidiens

3 min

des membres d'une famille assis avec un médiateur

Photo: © AdobeStock//Les conflits familiaux peuvent être le reflet de frustrations accumulées au cours des années.

Privilégier le dialogue

La plupart des conflits familiaux ne portent pas nécessairement sur des enjeux concrets qui se règlent de manière juridique. Ils peuvent être le reflet de frustrations accumulées au cours des années au sein de la cellule familiale. Dans ce cas, un thérapeute peut aider chacun à mieux exprimer ses difficultés et ses attentes. Les personnes en conflit se parlent souvent différemment en présence d’un tiers bienveillant. Dans certaines situations, cette étape permet de régler ou d'atténuer le conflit et de prévenir les crises ultérieures. 
Certains conflits familiaux peuvent être résolus sans intervention extérieure. Un dialogue respectueux permet parfois d’aplanir les différends. Pour sécuriser un accord trouvé en famille, il est conseillé de le formaliser par écrit, en précisant clairement les engagements de chacun. Si cette étape n’aboutit pas, la famille peut s’orienter vers différentes voies plus juridiques. 

Recourir à la médiation familiale

Lorsque le dialogue direct est difficile, un médiateur familial peut aider à trouver une solution équitable. Le médiateur est un tiers neutre qui favorise l’écoute et le respect mutuel. Il peut être avocat ou psychologue. Dans les deux cas, il a suivi une formation spécifique à la médiation. L’asbl Conflicool facilite l’accès aux formes alternatives de résolution de conflit, dont la médiation familiale. Sa plateforme digitale donne accès à une communauté de plus de 150 médiateurs agréés.
La médiation doit être volontaire. Chacun peut y mettre fin à tout moment. Si un accord est trouvé, le faire homologuer par le juge de la famille lui donne une valeur juridique équivalente à un jugement.

Bon à savoir : Un accord amiable est toujours préférable à une procédure judiciaire, plus longue et coûteuse. Il permet aussi de préserver les relations familiales.

Faire appel à un notaire

Le notaire joue un rôle clé dans les relations familiales, même lorsque celles-ci se détériorent. Il peut intervenir dans de nombreux conflits, notamment en cas de succession, de séparation ou de divorce. Il peut aider les parties à clarifier leurs droits et obligations et, dans certains cas, agir comme médiateur.

Saisir la chambre de règlement amiable 

La chambre de règlement amiable (CRA) est une section du tribunal de la famille. Le rôle du juge est d'aider les personnes à trouver ensemble une solution pour régler leur conflit à l'amiable. Une seule audience d’environ une heure est fixée. 
La procédure est gratuite. Saisir la CRA se fait par le dépôt d’une requête au greffe du tribunal de la famille. L’accord obtenu est directement validé par le juge. Il a ainsi la même force qu’un jugement.

Saisir le tribunal de la famille

Lorsque le dialogue est impossible, une décision judiciaire est nécessaire pour protéger les intérêts de chacun des membres de la famille. Il faut alors saisir le juge de la famille pour trancher le litige. Le juge statue uniquement sur les points litigieux qui lui sont soumis. Les autres aspects du conflit peuvent toujours être réglés à l’amiable. 

Généralement, cette procédure judiciaire n'apaise pas les relations familiales. Elle permet cependant de débloquer juridiquement la situation.