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Succession : les avantages du legs en duo

Peu connu, le legs en duo permet de léguer une partie de ses biens à une association, et l’autre à de la famille lointaine ou à des personnes non-membres de la famille.

Publié le: 10 octobre 2025

Mis à jour le: 10 octobre 2025

Par: Marie Bourguignon, asbl Droits Quotidiens

3 min

Un homme âgé signe un document pour organiser sa succession

Photo: © AdobeStock

Lorsqu'une personne décède, ses enfants - les héritiers réservataires- reçoivent obligatoirement la moitié de ses biens (c’est ce qu'on appelle la réserve). Son ou sa conjoint(e) reçoit au moins l'usufruit de la 1/2 de la succession et sa réserve doit comprendre l'usufruit de l'habitation familiale et de ses meubles. 

La personne peut ensuite décider par testament ce qu’elle fait du reste, et comment répartir la "quotité disponible". À défaut de testament, la deuxième partie du patrimoine est répartie de la même manière que la première.  

Lorsqu’une personne n'a pas d’héritiers réservataires, elle est libre de léguer ses biens à qui elle veut. Si elle souhaite à la fois soutenir une cause qu'elle affectionne particulièrement et donner une partie de ses biens à une ou plusieurs personnes qui lui sont chères (ami, voisin, neveu ou nièce, compagnon…), le legs en duo est une bonne formule. Il a le mérite de combiner les deux.

Par testament 

Pour pouvoir faire un legs en duo, il faut rédiger un testament. La personne peut l'écrire elle-même de sa main (testament olographe) ou avec un notaire. Le notaire l’inscrit au Registre central des testaments pour plus de sécurité. Cette inscription coûte 25 €. 

Attention : le testament olographe n’a pas de valeur juridique s’il est écrit à l’ordinateur (dactylographié) ou s’il est oral (message vocal ou vidéo). 

Le testament écrit doit aussi être daté et signé. 

Dans ce testament, la personne doit :  

  • désigner la ou les personnes qu’elle veut avantager (les légataires),
  • préciser la part qu’elle veut laisser à chacun (de préférence un pourcentage du patrimoine plutôt qu'une somme),
  • indiquer l’association qu’elle veut soutenir (en indiquant une deuxième association au cas où la première n'existerait plus au moment du décès).   

Droits de succession réduits 

Sans le legs en duo, une personne qui n’est pas un descendant en ligne directe peut payer jusqu’à 80 % de droits de succession sur les biens qui lui ont été légués par une personne domiciliée en Wallonie ou en Région de Bruxelles-Capitale. 

Avec le legs en duo, l’association désignée paie l’entièreté des droits de succession (réduits) : les siens et ceux des autres légataires. Les autres légataires ne doivent donc pas payer de droits de succession. 

En Wallonie, le taux des droits de succession pour les asbl, fondations privées et fondations d’utilité publique est de 7 %. Et à partir de 2028, les taux maximaux de droits de succession entre oncles/tantes et neveux/nièces diminueront de 70 % à 35 %. Entre toutes les autres personnes, ils passeront de 80 % à 40 %.  

En Région bruxelloise, les taux s’élèvent à : 

  • 25 % pour les asbl non agrées et les fondations privées,
  • 7 % pour les fondations publiques et les asbl qui ont obtenu un agrément fiscal. 

En Flandre, l’intérêt du legs en duo a disparu depuis 2021. Le taux des droits de succession pour les bonnes causes est de 0 % (ou de 8,5 % pour les fondations privées). De plus, une personne peut léguer une partie de son héritage (15.000 €) à un ami à un taux réduit de 3 %.