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Salarié ou chômeur : quelles options pour un retour au travail ?

Vous êtes en incapacité de travail et vous vous sentez prêt à reprendre une activité professionnelle ? Plusieurs solutions s'offrent à vous pour une reprise en douceur.  

 

Publié le: 01 août 2025

Mis à jour le: 10 avril 2025

Par: Joëlle Delvaux

8 min

Collègue chaleureux accueille collègue de retour au travail

Photo: © Adobe Stock // Retourner au travail - même de manière très partielle - permet de retrouver des collègues, plus de contacts sociaux et un sentiment d’inclusion dans la société.

Après une incapacité, reprendre le chemin du travail peut inspirer de l’appréhension, surtout si l'absence a été longue et que l’état de santé reste marqué par la maladie ou l’accident... Mais si les capacités restantes le permettent, le retour au travail peut être bénéfique : davantage de contacts sociaux, sentiment d'inclusion active dans la société, reprise de confiance en soi et d’estime de soi, augmentation des revenus… Des perspectives et opportunités existent pour remettre le pied à l'étrier. Passons en revue les formules possibles pour les salariés et les chômeurs (pour les indépendants, lire l’article spécifique).

Reprendre à temps plein chez son employeur  

Si vous êtes sous contrat de travail, reprendre votre job comme avant est le cas de figure le plus fréquent. Pour que cette reprise se passe au mieux, préparez votre retour :   

  • Réfléchissez aux difficultés que vous pourriez rencontrer (fatigue, difficultés à rester debout, à manier certains outils, etc.) et ce qui pourrait vous aider à y faire face.
  • Parlez-en avec le médecin du travail.
  • Discutez avec votre supérieur ou le service RH des modalités de votre retour.
  • Demandez des formations de mise à jour si l'absence a été longue.  

    Si vous reprenez avant la fin de votre incapacité ou que vous êtes en incapacité depuis plus d'un an, avertissez votre mutualité de votre reprise dans les 8 jours qui suivent la fin de votre certificat. Remplissez le formulaire en ligne ou dans l'app Ma MC  ou transmettez le formulaire papier "déclaration de reprise du travail" à votre mutualité. 

    Reprendre à temps partiel 

    Si votre santé reste fragile, reprendre à temps partiel vous permet de vous remettre en selle en douceur, tout en conservant la sécurité d’indemnités d'incapacité (lire "Bon à savoir" ci-après). On parle souvent de "mi-temps médical" mais vous pouvez reprendre à plus bas régime (1/5e par exemple) ou même prester moins de 3 heures par jour.   
    Cette reprise partielle peut se faire chez votre employeur, mais aussi sous la forme d'une activité indépendante (principale ou complémentaire), voire en tant que salarié chez un autre employeur. 

      Si vous envisagez un retour à temps partiel chez votre employeur, parlez-en avec lui. Son accord est nécessaire. Vous pouvez aussi solliciter l’avis du médecin du travail, en demandant une visite de pré-reprise (voir encadré).  

      Demandez votre reprise partielle au médecin-conseil de votre mutualité, au plus tard le jour ouvrable qui précède. Vous pouvez le faire en ligne ou dans l’app Ma MC. Vous ne devez pas attendre sa réponse pour reprendre. 

      - Si vous envisagez la reprise chez un autre employeur ou sous forme d’activité indépendante, vous pouvez vous faire accompagner par le coordinateur retour au travail.  

      Bon à savoir : En cas de reprise d'une activité salariée de maximum 20 % (un jour par semaine pour un temps plein), vous conservez vos indemnités complètes. Au-delà, elles seront réduites en fonction du volume d'activité (effectuez le calcul avec l'outil en ligne "Job Calc". 
      Si vous reprenez une activité sous statut d'indépendant, vous gardez vos indemnités complètes pendant 6 mois. Ensuite, elles seront réduites de 10 % jusqu'à la fin de la 3e année qui suit le début de votre activité autorisée. À partir de la 4e année, la mutualité tiendra compte des revenus professionnels perçus trois ans auparavant pour maintenir, diminuer ou supprimer vos indemnités. 

      Se former pour se mettre à jour ou changer de métier

      Votre état de santé nécessite une formation pour vous mettre à jour ou vous réorienter ? À certaines conditions, vous pouvez entreprendre un parcours de formation tout en continuant à percevoir vos indemnités. On distingue deux cas de figure :  

        Exemple : Vous êtes en invalidité depuis trois ans. Une formation aux outils numériques vous aiderait à retrouver un emploi dans le secteur de la communication.

        Vous n'avez plus les capacités pour exercer votre métier et vous envisagez de vous réorienter.  
        Exemple : Des maux de dos vous empêchent de reprendre votre travail d’aide familiale. Vous envisagez une formation d’esthéticienne. 

        Bon à savoir : Une fois la formation réussie, vous disposez de 6 mois pour trouver un emploi salarié ou débuter une activité d'indépendant. Passé ce délai, le médecin-conseil réévaluera votre incapacité en tenant compte de vos nouvelles compétences et de votre état de santé. 

          Vous devez impérativement prendre rendez-vous avec le coordinateur retour au travail de la MC pour lui expliquer vos intentions. Discutez ensemble de votre projet de formation ou de réorientation, même s'il n'est pas précis. Le coordinateur pourra vous aiguiller vers les structures adéquates. Il fera le lien avec le médecin-conseil qui évaluera la compatibilité de votre projet avec votre état de santé. 

          Si vous êtes encore sous contrat de travail, prenez contact avec le conseiller en prévention-médecin du travail de votre entreprise (voir plus bas). 

          - Si vous êtes en incapacité de travail de plus d’un an, vous pouvez vous présenter spontanément auprès du service de l’emploi de votre région (Forem, Actiris ou VDAB) pour démarrer un trajet  retour au travail. Vous déterminerez un projet de formation avec votre conseiller-référent qui le soumettra au médecin-conseil de votre mutualité.

          Rompre pour force majeure médicale : c'est quoi ?

          Lorsque le médecin du travail estime que vous êtes définitivement incapable d'exercer le travail convenu chez votre employeur, votre contrat peut être rompu pour force majeure médicale. Les raisons peuvent être physiques (par exemple un handicap) et/ou psychologiques (burnout, harcèlement, etc.). Dans ce cas, vous n’avez pas de préavis à prester. Mais vous ne bénéficiez pas non plus d’indemnités de rupture car il ne s’agit pas d’un licenciement classique.

            Votre employeur ou vous-même pouvez prendre l'initiative. Trois conditions doivent être remplies : 
            - Vous n’avez pas repris le travail partiellement.
            - Votre incapacité est d’au moins 9 mois sans interruption.   
            - Vous n’avez pas entamé un trajet de réintégration dans l'entreprise avec le médecin du travail.   

            Entamez cette démarche si vous êtes certain que, pour des raisons médicales, vous ne pouvez plus travailler chez votre employeur. Vous libérer complètement des liens avec votre entreprise peut vous aider à aller de l’avant lorsqu’il y a une rupture de confiance totale. L’inaptitude définitive pour raison médicale ne concerne que votre emploi actuel et les conditions de ce travail. Elle ne concerne pas votre aptitude pour tout autre travail.

            Bon à savoir : 
            - Vous conservez vos indemnités d'incapacité tant que vous êtes couvert par un certificat médical et que votre incapacité est reconnue par le médecin-conseil.  
            - N’hésitez pas à solliciter le Fonds retour au travail pour bénéficier d’un coaching personnalisé ou d’un accompagnement de carrière.