Vos droits
Porter plainte après avoir été victime de violences intrafamiliales n'est pas évident. La personne peut avoir peur de parler à un policier, de se sentir jugée, de ce qui va se passer après sa plainte… Des services peuvent l’aider avant, pendant et après la démarche.
Publié le: 23 octobre 2024
Par: Audrey Ligot, asbl Droits Quotidiens
3 min
Photo: “© AdobeStock // Il est parfois difficile pour une victime de violences intrafamiliales de porter plainte.
Avant de porter plainte, la victime peut s'adresser au service d'assistance policière aux victimes (SAPV). Il y a un SAPV dans chaque zone de police.
Le SAPV aide les victimes, les proches ou les témoins d'actes de violence et d'événements traumatisants. Il propose à la victime de :
• l'accueillir, l'écouter et lui apporter un soutien psychologique au moment des violences et juste après,
• l'informer sur ses droits,
• l'orienter vers des services spécialisés,
• la préparer, l’accompagner et la soutenir pour déposer sa plainte…
Le SAPV est un service de 1ère ligne. Il propose donc une aide à court terme mais ne reçoit pas les plaintes.
La plupart des commissariats ont un agent spécialisé, formé spécifiquement pour aider les victimes de violences intrafamiliales. La victime peut aussi demander d’être entendue par une femme policière.
Bon à savoir :
• La victime peut porter plainte dans n’importe quel commissariat. Elle n’est pas obligée d’aller au commissariat de son domicile ou celui du lieu des violences.
• Si la victime explique être victime de violences intrafamiliales, le policier doit rédiger un procès-verbal. Il ne peut pas refuser de prendre sa plainte.
Pendant qu’elle porte plainte, la victime peut se faire accompagner par une personne de confiance. Par exemple, un ami, un travailleur social, etc.
La victime peut aussi porter plainte auprès d'une cellule EVA. Il existe des cellules EVA dans certaines zones de police, mais pas dans toutes. Les policiers qui travaillent dans les cellules EVA sont formés pour accueillir les victimes de violences sexuelles ou intrafamiliales de manière adaptée et leur éviter une victimisation secondaire.
La victimisation secondaire c’est lorsque la victime reçoit des réactions négatives, des attitudes de minimisation ou de l'insensibilité de la part d'une personne ou d'une institution, par rapport à l'acte de violence qu'elle a subi.
La victime peut prendre rendez-vous avec une cellule EVA par téléphone, par mail ou en ligne sur le site internet du commissariat où elle veut porter plainte.
Une fois déposée, la plainte de la victime est transmise au parquet (ministère public) qui décide des suites à donner au dossier. C'est là que l'enquête commence. Pour savoir ce qui va se passer ensuite, la victime peut contacter le service d’accueil des victimes (SAV) d’une Maison de justice. Le SAV peut donner des informations générales sur la façon dont se déroule une procédure judiciaire, sur les droits de la victime. Il peut aussi orienter la victime vers des services spécialisés.
La victime peut se faire aider par des services spécialisés.
En voici quelques-uns :
• La ligne "Écoute Violences Conjugales" est accessible 24h sur 24 au 0800 30 030 pour poser des questions et parler de sa situation en toute discrétion. La ligne est anonyme et gérée par des professionnelles et professionnels spécialisés en violences conjugales.
• Les maisons d'accueil spécialisées en violences conjugales.
• Le Déclic, service spécialisé dans l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes de violences dans le couple (Chimay et Thuin).
• Le service Avevi de l'Association pour le droit des étrangers accompagne les personnes étrangères victimes de violences conjugales.
Il existe aussi une liste d’avocats spécialisés et formés pour aider les victimes de violences intrafamiliales à Bruxelles
(barreaudebruxelles.be).