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Sensation de chaleur, faiblesse, frissons... La fièvre est le signe que le système immunitaire s’active, le plus souvent pour lutter contre une infection. Mais dans certains cas, elle doit inciter à consulter un médecin sans tarder.
Publié le: 19 octobre 2025
Par: Julie Luong
5 min
Photo: (c)AdobeStock // La déshydratation est en effet le principal risque associé à la fièvre, en particulier chez les enfants et les personnes âgées.
La fièvre survient souvent au début d’une infection, par exemple en cas de rhume, de grippe ou d’angine. Elle débute par une sensation de froid ou de faiblesse, des frissons, parfois des claquements de dents.. Dans un deuxième temps, la transpiration devient abondante, le pouls s’accélère et la soif augmente. Il s’agit là d’une réaction de défense de l’organisme :beaucoup d'agents pathogènes, comme les bactéries et les virus, ne résistent pas aux températures élevées. Pendant les pics fébriles, le foie libère par ailleurs des substances qui permettent de lutter contre la multiplication de ces agents pathogènes. "Quand on est en bonne santé générale, la fièvre est un bon signe", confirme Charline Marbaix, médecin généraliste. Néanmoins, en cas de maladie chronique, la fièvre doit inciter à la vigilance. "Chez les personnes qui ont des pathologies auto-immunes et/ou inflammatoires, le système immunitaire s’active contre l’organisme lui-même et non contre un agent extérieur, précise la médecin. Dans ces cas-là, la fièvre peut parfois indiquer que le traitement n’est plus tout à fait efficace."
La température corporelle varie d’un individu à l’autre mais se situe normalement entre 35,8 et 37,5°C. On parle de fièvre quand la température dépasse 38 °C. Pour les enfants âgés de moins de six mois, une fièvre de plus de 38 °C nécessite de consulter un médecin. Pour les plus de six mois, il faut surtout observer leur comportement. "Chez les enfants, l’OMS considère que la température doit être traitée si elle est supérieure à 39 °C et si – et seulement si – il y a un inconfort, souligne Charline Marbaix. Si l’enfant a un comportement normal, qu’il continue à jouer, etc., il faut simplement surveiller que la fièvre ne se prolonge pas, tout en veillant à maintenir une bonne hydratation. C’est d’autant plus important quand la fièvre survient dans un contexte de gastro-entérite, avec des diarrhées et vomissements." La déshydratation est en effet le principal risque associé à la fièvre, en particulier chez les enfants et les personnes âgées.
Chez un adulte en bonne santé, trois jours de fièvre ne sont pas inquiétants. Il n’est donc pas toujours nécessaire de consulter, sauf si la température dépasse les 39 °C et/ou si elle se prolonge au-delà de 72 heures. Certaines circonstances nécessitent par ailleurs une vigilance accrue. "Si l’on a été opéré dans les jours précédents, il faut consulter tout de suite car il existe un risque d’infection post-opératoire, insiste Charline Marbaix. C’est vrai aussi pour les voyageurs qui reviennent d’une région tropicale ou pour les femmes enceintes."
Par le rectum : méthode la plus précise et la plus fiable pour les moins de 2 ans. Lavez bien le thermomètre avant et après et soyez très délicat (risque de perforation).
Sous l’aisselle : simple, rapide et sans danger. Ajoutez 0,5° pour obtenir une température fiable.
Sous la langue : ajoutez 0,5°C au résultat affiché. Déconseillé pour les enfants de moins de 5 ans qui pourraient mordre le thermomètre.
Au niveau du front ou de la tempe : avec un thermomètre à infrarouges. La prise de température au niveau de la tempe est plus précise qu’au niveau du front.
Dans l’oreille : avec un thermomètre à embout amovible. Méthode fiable mais qui nécessite délicatesse et précision. Déconseillé chez les bébés.
Faire baisser la fièvre n’est pas toujours recommandé puisqu’elle a pour fonction de lutter contre l’infection et d’accélérer le processus de guérison. "Chez les adultes comme chez les enfants, la fièvre est utile, appuie Charline Marbaix. C’est donc ok de la laisser, à condition de bien s’hydrater." Toutefois, dans certaines pathologies comme l’insuffisance cardiaque, une température élevée peut mettre l’organisme à rude épreuve. "La fièvre augmente le métabolisme de base à tous les niveaux : le cœur doit battre plus vite, plus fort, explique la médecin généraliste. Si l’on a des problèmes de cœur, elle peut donc favoriser une décompensation cardiaque. Chaque situation doit être envisagée au cas par cas."
Les symptômes de la fièvre peuvent être soulagés avec des médicaments, essentiellement le paracétamol et l’ibuprofène. Le paracétamol est considéré comme le médicament antipyrétique (contre la fièvre) le plus sûr, contrairement à l’ibuprofène qui nécessite davantage de précautions. "Il ne faut jamais prendre d’ibuprofène pendant la grossesse, même sous forme de gel", insiste Charline Marbaix. Attention aussi à bien respecter les doses avec le paracétamol : un surdosage peut entraîner d’importants dommages au niveau du foie ! "Chez les enfants, il est vraiment important de bien utiliser la pipette pour doser le sirop et de la remplir en fonction du poids, poursuit la médecin. Il faut notamment éviter d’utiliser une pipette d’une autre marque car la concentration est parfois différente. Attention aussi à bien espacer les doses – entre 4 et 6h – et à ne pas dépasser quatre prises par jour."
Lors d’un épisode de fièvre, des convulsions fébriles peuvent apparaître chez les enfants entre 1 et 5 ans. Elles se manifestent par des mouvements saccadés des bras et des jambes pendant quelques secondes et parfois par une perte de connaissance, suivie d’une courte période de somnolence. En moins de 15 minutes, l’enfant retrouve son état normal. Source de panique, les convulsions fébriles sont le plus souvent tout à fait bénignes. Elles s’arrêtent d’elles-mêmes et ne laissent aucune séquelle.
En cas de convulsions, mettez l’enfant en position latérale de sécurité. Surveillez qu'il ne se fasse pas mal, en écartant les objets autour de lui et en lui soutenant la tête. Ne cherchez pas à empêcher ses mouvements. N’introduisez rien dans sa bouche et desserrez ses vêtements. Ne lui donnez rien à boire ou à manger tant qu’il est somnolent.
Les convulsions fébriles sont une urgence médicale lorsqu’elles durent plus de 3 minutes et/ou lorsqu’elles concernent un enfant de moins d’1 an ou de plus de 5 ans.