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Rééducation après un accident ou un accouchement, douleurs chroniques ou temporaires… Certains cas exigent un traitement en kinésithérapie. Mais ces soins doivent impérativement faire l’objet d’une prescription pour être remboursés. Explications.
Publié le: 22 septembre 2025
Par: Julien Marteleur
6 min
Photo: (c)AdobeStock // Au bout de 18 séances, si vous devez continuer le traitement pour la même affection, c'est votre kiné qui prendra lui-même la décision de poursuivre la thérapie.
De base, en Belgique, vous avez droit au remboursement de 18 séances de kinésithérapie par année civile et par pathologie, à raison de maximum 3 pathologies par an. Un médecin peut vous les prescrire dans des cas assez courants, lorsque vous venez par exemple de subir une opération ou une maladie qui vous a immobilisé durant un certain temps, si vous vous remettez d'une fracture ou que vous ressentez des douleurs musculaires persistantes. Ce sont des situations que l'on considère "exceptionnelles", au sens qu'elles ne demandent pas un traitement durant toute l'année.
Pour pouvoir prétendre à un remboursement de ces séances prescrites, il faut :
Au bout de 18 séances, si vous devez continuer le traitement pour la même affection, c'est votre kiné qui prendra lui-même la décision de poursuivre la thérapie, sans accord préalable du médecin. À partir de la 19e séance, le remboursement est réduit jusqu'à la fin du traitement (54 séances max.)
Il est possible qu’au cours de l’année, vous ayez besoin d’un nouveau traitement pour une autre pathologie.
En plus des conditions citées ci-dessus, vous aurez dans ce cas besoin d'obtenir l'accord préalable d'un médecin-conseil pour entrer dans les critères de remboursement. Et sur votre demande de remboursement, votre kiné devra mentionner:
Là aussi, ces traitements supplémentaires ne peuvent être reconduits que deux fois.
Dans certaines situations, vous pouvez avoir droit à un nombre plus important de séances de kinésithérapie par année de traitement ou par année civile. L’Inami distingue 3 types de situations :
Les pathologies aigües (liste Fa), qui nécessitent un traitement de kinésithérapie intense pendant une courte période, comme les affections post-traumatiques ou post-opératoires, et les polytraumatismes. Vous pouvez bénéficier d’un maximum de 60 séances de kinésithérapie remboursées au meilleur tarif, pendant une période d’1 an (365 jours à partir de la date de la 1ère séance effectuée)
Après ces 60 séances, le traitement peut être poursuivi avec un remboursement moins important, toujours à condition qu'il soit effectuée dans l'année.
Les pathologies chroniques (liste Fb) qui imposent un traitement régulier qui peut durer plusieurs années. Ces maladies sont souvent d'origine neurologique ou rhumatismale, comme la fibromyalgie. 60 séances sont remboursées au meilleur tarif par année civile, pendant une période allant de la 1ère séance effectuée au 31 décembre de la 2e année civile qui suit l’année de cette 1ère séance.
Après ces 60 séances, le traitement peut continuer, mais le taux de remboursement diminue, dans un premier temps pour les 20 séances suivantes, puis une deuxième fois pour les séances effectuées à partir de la 81e séance.
Si l’état de santé du patient le nécessite, le traitement est renouvelable par le médecin.
Les pathologies lourdes (liste E). Cette liste reprend les pathologies de longue durée comme les séquelles de maladies neurologiques ou les œdèmes lymphatiques la polyneuropathie chronique, la maladie de Parkinson, la polyarthrite rhumatoïde ou encore la sclérose en plaques, dont la reconnaissance est soumise à l'accord d'un médecin-conseil sur la base d'une justification médicale détaillée. Vous avez droit au remboursement d'un nombre illimité de séances par année civile, avec cependant un maximum d'1 séance par jour, voire 2 sous certaines conditions. C'est votre kinésithérapeute qui se chargera des formalités à accomplir.
Depuis février dernier, la nouvelle convention M/25 encadre les relations entre kinésithérapeutes et mutualités. Parmi les mesures phares : une indexation des honoraires, heureusement sans impact sur le ticket modérateur, mais également — c'est moins réjouissant — une réduction de remboursement pour les prestations effectuées par les kinés non conventionnés : depuis le mois de mai, les patients ne sont plus remboursés qu’à 75 % au lieu de 100 %. Un changement qui pèse sur le portefeuille, puisqu'une séance chez un praticien non conventionné peut coûter jusqu’à 25 % plus cher. D'autant que le taux de conventionnement chute : de 94 % en 2015 à 64 % en 2025…
Vous êtes enceinte ou vous venez d’accoucher ? Votre mutualité vous rembourse de base jusqu’à 9 séances de kiné périnatale. Vous pouvez effectuer ces séances avant l’accouchement (prénatale) ou après (postnatale). Pour être remboursée, une prescription médicale du médecin est nécessaire et il faut respecter la période indiquée par celui-ci pour effectuer les séances. À noter que ces séances doivent impérativement être réalisées par un kinésithérapeute.
Bon à savoir : ces séances n’entrent pas en compte dans les 18 séances courantes.
Quel que soit votre cas, l'obtention d'un remboursement n'est pas foncièrement différente. Vous devrez remettre à votre mutualité toutes les pièces justificatives utiles, à savoir : la prescription médicale de votre médecin et l'attestation de soins de votre kinésithérapeute.
Pour toutes infos et conditions, rendez-vous sur mc.be ou adressez-vous à votre conseiller mutualiste.
Certains kinésithérapeutes sont conventionnés, d'autres pas. Soyez attentifs à cela : pour rappel, les prestataires non conventionnés — de plus en plus nombreux — peuvent vous facturer des suppléments d'honoraires qui ne sont pas couverts par votre mutualité (voir encadré). La MC s'inquiète d'ailleurs de cette tendance du secteur au déconventionnement et pointe le risque d’un système de soins à deux vitesses, qui renforcera les inégalités d'accès aux soins au détriment des patients les plus vulnérables.
Quels que soient vos critères, vous pouvez trouver un professionnel grâce à l'outil de recensement de l'Inami.
Pour les 18 premières séances, pas besoin d’accord du médecin-conseil, il vous suffit de remettre votre attestation de soins et la prescription de votre médecin généraliste ou de votre spécialiste.
Au-delà des 18 premières séances, vous avez besoin d’un accord du médecin-conseil. Notez que ce n’est pas une demande que vous pouvez introduire seul. Il vous faudra dans tous les cas vous adresser à votre kinésithérapeute. En effet, c’est lui qui juge si davantage de séances vous sont nécessaires et qui remplit les papiers adéquats pour faire la demande, selon votre situation médicale. En cas de traitement aigu, chronique ou lourd qui nécessitent des soins sur une durée plus étendue votre médecin généraliste ou spécialiste devra généralement donner son accord également. Une fois la demande constituée, votre thérapeute l’enverra à votre mutualité.