
Soins de santé
Hyperprésent dans nos vies, le smartphone a fait de nombre d’entre nous des êtres hyperconnectés. Au point de ressentir le besoin de s’en distancier.
Publié le: 05 août 2025
Par: Valentine De Muylder
5 min
Les raisons de soigner notre rapport aux écrans, et celui de notre smartphone en particulier, sont nombreuses. Outre la fatigue informationnelle et les risques liés au monde du travail, l’hyperconnexion peut être source de stress, nuire au sommeil, à l’attention… C’est dans ce contexte que l’expression digital detox — ou "désintoxication numérique" — a vu le jour, pour désigner la volonté de réduire son temps d’écran ou de limiter ses activités en ligne.
Mais se déconnecter, même pendant quelques temps, est loin d’être évident ! Lorsque des chercheurs américains ont demandé à 467 volontaires de bloquer pendant deux semaines leur accès à internet depuis leur smartphone, leur premier constat a été éclairant : à peine 266 ont installé l’application de blocage, et seuls 119 — soit un quart des volontaires — ont tenu au moins dix jours. La déconnexion proposée n’était pourtant pas radicale, puisque les participants pouvaient toujours passer des appels et envoyer des sms depuis leurs téléphones, et accéder à internet par d’autres moyens.
Celles et ceux qui ont persévéré n’ont cependant pas été déçus. Car l’expérience a mis en évidence une amélioration significative de leur bien-être, de leur santé mentale et de leurs capacités d’attention (source: PNAS Nexus). Selon les chercheurs, ces bénéfices s’expliquent en partie par les changements dans l’emploi du temps des participants au cours de ces deux semaines : non seulement leur temps d’écran a nettement diminué, mais ils ont consacré plus de temps à des activités hors-ligne, comme les échanges sociaux, l’exercice physique, les sorties dans la nature, le sommeil…
4h par jour ou plus
C’est le temps que 35 % des femmes et 40 % des hommes déclarent passer devant des écrans pendant leur temps libre en semaine. Pendant le week-end, ces proportions augmentent encore (36 % des femmes et 49 % des hommes).
Source : Sciensano
La prise de recul vis-à-vis des écrans ne profite pas qu’à notre bien-être. Elle s’inscrit aussi dans une démarche écoresponsable, à travers une notion de plus en plus mise en avant : la sobriété numérique. En 2020, on estimait à 4 % la part du numérique dans les émissions mondiales de gaz à effets de serre (source: GreenIT). Ces émissions proviennent non seulement de la fabrication et de l’utilisation des smartphones et autres appareils numériques, mais également de la circulation des données et leur stockage dans des data centers très énergivores. Chaque recherche internet, chaque mail envoyé, chaque vidéo visionnée, chaque question posée à Chat GPT… laisse une empreinte carbone insoupçonnée.
Pour réduire cet impact, l’Agence française de la transition écologique (Ademe) recommande entre autres de désactiver — lorsqu’elles ne sont pas utiles — les options de connectivité (Wifi, Bluetooth, 5G…), les notifications, la géolocalisation et la mise à jour automatique des applications. Ou encore d’y aller "mollo sur la vidéo" en streaming.
Lutter contre l’hyperconnexion a des avantages tant pour notre bien-être que pour l’environnement. L’objectif n’est pas de renoncer aux apports positifs de nos smartphones — qui nous font gagner du temps ou facilitent nos échanges — mais bien de reprendre le contrôle, en sortant d’un usage automatique ou compulsif, pour retrouver une utilisation plus choisie, plus consciente.
Comment dompter son smartphone ?
Et si vous faisiez de votre smartphone un allié ? À condition de savoir où les trouver, il regorge de possibilités pour se faire lui-même plus discret.
5 idées pour se déconnecter
N’hésitez pas à prévenir vos proches de votre démarche, vous vous sentirez plus à l’aise de ne pas répondre immédiatement à leurs messages ou appels.