Incapacité de travail

Incapacité : une personne sur cinq reprend le travail à temps partiel

Quand l'état de santé le permet, l’emploi à temps partiel constitue souvent une transition vers une reprise complète de l’activité professionnelle. 

Publié le: 10 avril 2025

Mis à jour le: 10 avril 2025

Par: JD

4 min

trois travailleurs accueillent avec chaleur une collègue qui arrive au bureau

Photo: © AdobeStock//La bienveillance des collègues et de la hiérarchie aide à un retour harmonieux au travail.

De plus en plus de personnes en incapacité de travail reprennent progressivement une activité professionnelle, avec des résultats souvent durables, révèlent les données de la MC. En janvier 2025, 46.494 affiliés de la MC en invalidité (incapacité de travail de plus d'un an) travaillaient à temps partiel, soit une augmentation de 45 % en cinq ans. Cela signifie qu'une personne "malade de longue durée" sur cinq travaille à temps partiel. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à reprendre à temps partiel et c'est dans la tranche d’âge des 40 à 49 ans qu'elle est la plus forte (près d'une femme sur trois).  
Parmi les personnes qui reprennent à temps partiel, neuf sur dix sont pleinement de retour au travail dans les deux ans. Dans six cas sur dix, elles retrouvent même un emploi à temps plein en moins de six mois. Cela montre que l’emploi à temps partiel constitue souvent une transition vers une reprise complète de l’activité. 

Une démarche volontaire

Les personnes en incapacité de travail dont l’état de santé s’améliore peuvent reprendre progressivement une activité à temps partiel. Ce système leur permet de travailler quelques heures ou jours par semaine tout en conservant un complément d’indemnités.  L’employeur rémunère les jours travaillés et la sécurité sociale (assurance obligatoire) couvre les autres jours.
Ce système repose sur une démarche volontaire. La personne reconnue en incapacité de travail qui se sent prête à reprendre une activité de manière partielle chez son employeur peut solliciter l’avis du médecin du travail, en demandant une visite de pré-reprise. Si elle envisage la reprise chez un autre employeur ou sous la forme d’une activité indépendante, elle doit d’abord prende rendez-vous avec le coordinateur de retour au travail. 
Une fois que l'employeur est d'accord avec la reprise partielle et que les modalités sont définies et aménagements éventuels mis en place, les formalités sont simples : il suffit de signaler la reprise partielle au médecin-conseil au moins un jour à l’avance. 
"Ces chiffres démontrent que le retour progressif à l’emploi fonctionne et que de nombreuses personnes souhaitent reprendre une activité", déclare Elise Derroitte, Vice-présidente de la MC.

L’importance du rôle des employeurs 

Toutefois, certaines difficultés persistent : tous les employeurs ne permettent pas un retour à temps partiel. Une étude menée par la MC auprès de 5.100 membres en incapacité de travail a révélé que 55 % des personnes ayant repris une activité avaient besoin d’aménagements spécifiques : allègement et adaptation des tâches, horaires flexibles, meilleur accompagnement par la hiérarchie. Si 63 % des travailleurs ont obtenu les ajustements demandés, 10 % n’en ont reçu que partiellement et 27 % ont dû se contenter d’un soutien insuffisant ou inexistant. 
Comme éléments facilitant le retour à l'emploi, les personnes interrogées citent l'empathie de leur employeur, le soutien adéquat des collègues et l'accompagnement bienveillant par leur hiérarchie et/ou le service des ressources humaines. Plusieurs insistent aussi sur la nécessité de déstigmatiser les travailleurs reprenant à temps partiel. 
"Une entreprise ou une organisation qui veut réintégrer une personne en incapacité doit être prête à y consacrer du temps et des efforts. Il faut trouver le bon rythme et les bonnes conditions pour permettre une reprise progressive, conclut Elise Derroitte. Il est essentiel de se concentrer sur ce que ces personnes peuvent encore faire, plutôt que sur ce qu’elles ne peuvent plus accomplir. Le travail est une source de sens pour beaucoup. Il peut être une étape clé du processus de guérison. La société dans son ensemble a un rôle à jouer pour rendre cela possible  

Agir sur la prévention

Les résultats encourageants de la reprise partielle ne doivent pas faire croire qu'il s'agit là d'une solution adaptée pour tous. 
Les données montrent que pour quatre personnes sur cinq, la réintégration professionnelle n’est pas envisageable, que ce soit temporairement ou définitivement. Il est donc essentiel de continuer à investir dans la prévention au sens large pour éviter aux travailleurs de tomber en incapacité de travail.