Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes au-delà de 50 ans. Chaque année, il touche quelques 9 250 Belges. Mais il n’est pas nécessairement synonyme de fin de vie ou de traitement chirurgical aux lourdes conséquences.
La prostate, on en entend souvent parler mais au fond, de quoi s'agit-il ? Quelle est sa fonction ? Quelles maladies peuvent y être liées ? Pour en savoir davantage sur cette méconnue masculine ainsi que sur le cancer de la prostate, consultez nos pages.
La prostate est une glande de l’appareil génital masculin située en avant du rectum, sous la vessie. Elle entoure l’urètre, ce canal qui permet d’éliminer l’urine de la vessie.
La prostate a la taille d’une châtaigne à l’âge adulte. Le volume de la prostate augmente avec l’âge, surtout après la cinquantaine. Ce processus, probablement lié à des changements hormonaux, est tout à fait normal. Dans certains cas, un gonflement sensible peut être signe de maladies prostatiques.
La prostate joue un rôle majeur dans la vie sexuelle et reproductive de l’homme. C’est cet organe qui produit une partie du liquide qui forme le sperme. Ce liquide se mélange aux spermatozoïdes (qui viennent des testicules par les canaux dits « déférents ») dans l’urètre au moment de l’éjaculation.
La prostate ne possède pas de fonction urinaire. Mais, lorsqu’elle augmente de volume et comprime l’urètre, elle peut entraîner l’apparition de problèmes urinaires.
Les différentes maladies de la prostate sont :
L’hyperplasie bénigne de la prostate (adénome) est une augmentation bénigne fréquente (sans gravité) du volume de la prostate. Ce gonflement de la prostate provoque parfois un rétrécissement de l’urètre et peut entraîner des symptômes urinaires (entre autres une envie fréquente et pressante d’uriner, l'impossibilité de se retenir, présenter des gouttes retardataires…). On ne traite une hyperplasie de la prostate que si elle cause des symptômes.
La prostatite est une inflammation aigue ou chronique de la prostate, responsable de douleurs pelviennes (douleurs dans la région du bas-ventre), de fièvre et de malaise généralisé. La cause est souvent d’origine bactérienne. La prostatite aiguë est une urgence médicale.
Le cancer de la prostate est causé par une prolifération anarchique de cellules qui peut conduire à un envahissement des organes du voisinage (vessie et rectum) et/ou à la formation de tumeurs dans d’autres organes tels que les os (métastases).
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes au-delà de 50 ans. Chaque année, il touche quelques 9 250 Belges. Mais il n’est pas nécessairement synonyme de fin de vie ou de traitement chirurgical aux lourdes conséquences.
Les cancers de la prostate ne s’accompagnent pas de signes spécifiques. Généralement, la maladie passe complètement inaperçue pendant de nombreuses années. En effet, le cancer évolue très lentement et présente souvent peu de symptômes. Au fur et à mesure de la progression de la maladie, les symptômes suivants peuvent apparaître : incontinence (impossibilité de se retenir), le fait d’uriner plus souvent (en particulier la nuit), jet urinaire faible et interrompu, difficulté de démarrage de la miction…
Les hommes qui ont des facteurs de risque importants ou qui sont inquiets quant à leur risque de cancer de la prostate doivent consulter avant que les symptômes n’apparaissent.
Les causes exactes du cancer de la prostate ne sont actuellement pas connues. Néanmoins, plusieurs facteurs de risques ont été identifiés :
L’âge constitue le facteur de risque le plus important : plus on est âgé, plus le risque augmente. Le cancer de la prostate se développe généralement après 50 ans.
L’origine ethnique : le cancer de la prostate est beaucoup plus fréquent chez les Noirs américains que chez les américains Blancs. Par contre, il est très rare chez les Asiatiques.
Il existe des formes familiales voire héréditaires de cancer de la prostate : les risques sont d’autant plus élevés qu’un père, un frère ou un oncle paternel a déjà été touché par la maladie. Dans ce cas, un dépistage dès l’âge de 40 ans est recommandé.
Le style de vie aurait une influence. En effet, un manque d’exercices physiques et une alimentation riche en graisses et en viande rouge, mais pauvre en fruits et en fibres augmente le risque de développer un cancer de la prostate.
La seule « recommandation » que l’on peut donner dans le cadre de la prévention est d’adopter un mode de vie sain et équilibré. La prescription systématique d’un supplément alimentaire enrichi en diverses substances « bénéfiques » (sélénium, vitamine E, lypocène, isoflavones, zinc) n’a pas démontré de manière formelle son efficacité.
Le dépistage du cancer de la prostate comporte des avantages et des inconvénients. En ce sens, un dépistage systématique et organisé ne se justifie pas. En effet, la présence, qu'elle soit élevée ou faible, d'antigène prostatique spécifique (PSA) ne prouve pas l'existence ou l'absence d'un cancer de la prostate qui se développe, en général, lentement.
Le dépistage organisé du cancer de la prostate ne se justifie pas car un taux élevé de PSA ne prouve pas l’existence d’un cancer et, inversement, un taux bas de PSA n'est pas une garantie qu’il n’y ait pas de cancer. Un dépistage organisé risquerait d’entraîner des traitements inutiles ou trop lourds. Le diagnostic précoce est basé sur la combinaison de deux examens : le toucher rectal et le dosage sanguin du PSA.
Contrairement à d’autres cancers, le cancer de la prostate a généralement une progression très lente, comme l'explique le Professeur Tombal : « La nécessité d’un diagnostic précoce dépend donc avant tout de l’âge du patient. Dans tous les cas, réaliser un diagnostic précoce du cancer de la prostate est une décision qui doit être prise de commun accord entre médecin et patient, après que celui-ci ait été informé en détails des avantages et inconvénients du dépistage ».
Ce marqueur sanguin est utilisé dans le suivi du cancer de la prostate. Ce test peut également être envisagé dans le cadre d’un diagnostic précoce mais à la demande du patient et après que ce dernier ait été correctement informé de ses avantages et inconvénients.
Les hommes dont le test affiche un résultat de PSA anormal sont habituellement envoyés chez un urologue pour des examens complémentaires, dont une biopsie de la prostate. La biopsie de la prostate (prélèvement de cellules prostatiques) est le seul examen diagnostique qui puisse confirmer la présence de cellules cancéreuses dans la prostate et surtout en définir l’agressivité. Seuls les cancers à haut risque devront être traités. Ces traitements (opération ou radiothérapie) peuvent engendrer des effets secondaires importants tels qu’impuissance ou incontinence. En cas de cancers de la prostate à faible risque, un simple suivi suffira. Le test PSA est alors l’outil de suivi indiqué.
Encourager un ami à subir un dépistage du cancer de la prostate, cela équivaut à :
Donc, pour 1 000 amis à qui vous prodiguerez ce conseil, sachez que :
En conclusion : ne faites pas de vos amis des patients… et laissez à leur médecin généraliste ou spécialiste le soin d’adopter une approche responsable du dépistage de la prostate, ce qui signifie les informer de l’ensemble de ses avantages et inconvénients, ne pas le leur imposer sans ces renseignements primordiaux. Le médecin pourra expliquer au mieux pourquoi il n’est généralement pas utile de se lancer directement dans la bagarre et être par là trop interventionniste.
Il existe différents traitements du cancer de la prostate. Le choix du traitement va dépendre essentiellement de l'agressivité et de l'extension de la maladie et de facteurs tels que l'âge, l'état de santé général... S'il est possible d'éviter la voie du traitement, celle de la surveillance active peut également être une bonne solution.
Le choix du traitement va dépendre essentiellement de l’agressivité et de l’extension de la maladie, mais aussi d’autres facteurs : l’âge du patient, son état de santé général, les effets secondaires possibles résultant du traitement, son mode de vie… D’ailleurs, le choix thérapeutique et le traitement du cancer de la prostate est l’affaire de plusieurs spécialistes (urologue, radiothérapeute, oncologue) amenés à travailler en multidisciplinarité.
Il est donc primordial de peser le pour et le contre d’un traitement invasif, quand on sait aujourd’hui qu’au moins un tiers des cancers diagnostiqués grâce au PSA sont peu ou moyennement agressifs. Par contre les effets secondaires du traitement peuvent avoir des conséquences importantes sur votre qualité de vie. Il peut s’agir d’effets secondaires relativement bénins comme par exemple des effets indésirables semblables aux symptômes de la ménopause chez la femme (fatigue, bouffées de chaleur…) ou de problèmes plus importants comme des problèmes d’incontinence ou d’impuissance consécutifs à certains traitements. Demandez à votre médecin de vous exposer précisément les effets secondaires de tout traitement.
Une surveillance active sans traitement immédiat est parfois le meilleur choix pour certains patients. C’est le cas, par exemple, lorsque le cancer est petit, peu agressif et n’évolue pas, qu’il ne cause aucun symptôme ou autre problème ou bien quand le malade est fort âgé, faible ou atteint d’une autre maladie. L’évolution du cancer est alors surveillée très régulièrement par des dosages du taux de PSA. Cette surveillance présente l’avantage de permettre au patient de mener une vie normale et d’éviter ainsi les effets secondaires éventuels d’un traitement. Cependant, l’aspect psychologique ne doit pas être négligé : le fait de savoir qu’on a des cellules cancéreuses et la contrainte qu’impose la surveillance régulière de ces cellules peut générer un stress important chez le patient. Il est donc important que le médecin soit entouré d’une équipe apte à rassurer le patient.
Dans tous les cas, parlez-en à votre médecin : il est là pour répondre à vos questions et à vos craintes. Il est important de choisir avec lui un traitement en toute connaissance de cause.